e constat est là : sur 114 000 hectares de vignes en Gironde, entre 1 500 et 2 000 ha seraient en friche. Un problème qui s’aggrave avec la crise que traverse le bordeaux rouge. « Des exploitants abandonnent des fermages. Des propriétaires à la retraite ne trouvent pas preneur et laissent leurs vignes à l’abandon », observe Michel Lachat, directeur départemental Gironde à la Safer (sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural).
Pour y remédier, la Safer veut utiliser les Conventions de Mise à Disposition (CMD). Le propriétaire d’une vigne à l’abandon mettrait son bien à disposition de la Safer pendant une courte durée, le temps qu’un viticulteur arrache cette vigne afin de récupérer les droits de plantation. Un moyen pour les exploitations qui ont des marchés d’étoffer leur surface dans un contexte où l’appellation Bordeaux ne demande plus d’autorisation de plantations nouvelles.
Le hic : trouver les propriétaires des friches et savoir jusqu’à quand ces parcelles ont été exploitées. En effet, les Douanes considèrent qu’au bout de cinq ans sans récolte une vigne est définitivement abandonnée et que son arrachage ne peut plus générer d’autorisation de plantation. Or, la Safer ne dispose pas de cette information confidentielle, qui appartient aux exploitants. « On discute, on essaie de trouver une solution », indique Michel Lachat. Sept exploitants désireux de s’agrandir se sont manifestés spontanément et les premières conventions pourraient être signées cet hiver.