’est un grand moment pour les équipes du château Sainte-Roseline, domaine de 110 hectares aux Arcs-sur-Argens, dans le Var. « Le Centre du Rosé microvinifie actuellement les pieds de grenache que la start-up Mycophyto a "artisanalement" mycorizhés » raconte Fabien Lacomme, directeur de l’exploitation provençale.
Baptisé « Mycovigne » ce projet pilote financé par le Crédit Agricole* vise à évaluer l’impact des champignons indigènes sur la résistance de la vigne à la sécheresse. « Nous espérons également pouvoir diminuer nos apports d’intrants, et moins fertiliser tout en maintenant la productivité et la qualité de nos vins ».
En 2020, Mycophyto a d’abord réalisé un audit de la biodiversité de la parcelle d'un hectare âgée de 5 ans. « Dans ce sol argilo-calcaire retenue pour l’essai, l’entreprise a trouvé 19 espèces différentes de champignons, contre 9 à 10 en moyenne. Elle les a ensuite multipliées, avant de venir creuser un trou autour de 100 ceps, entouré des ceps témoins, et d’y injecter à l’aide d’une sorte de grosse seringue la biomasse au niveau des racines » détaille Fabien Lacomme.
Le Centre du rosé réalise depuis 2 ans des prélèvements de sarments, de pétioles et de raisins pour évaluer l’intérêt de la mycorhization. Les partenaires doivent se réunir en novembre pour tirer un premier bilan de l’expérimentation.
En cas de succès, le château étendra l’opération à ses parcelles destinées à la production de vins haut-de-gamme. « Mais le plus simple et le moins coûteux serait de planter ou complanter des pieds déjà mycorhizés. Plusieurs pépiniéristes sont intéressés par le projet ».
*: Avec également le soutien du Fonds Verallia x Vignerons Engagés en 2022.