’est du jamais vu à la cave de Jaillance, dans le vignoble du Diois. « Nous avons démarré ce 11 août, une semaine plus tôt qu’en 2003, année caniculaire où la date du ban des vendanges nous avait bloqué et fait perdre un peu d’acidité » pose Lise Colomb, administratrice de la coopérative.
Président de l’AOC Clairette de Die, des Vins du Diois, et vigneron au domaine de Peylong, à Suze, Fabien Lombard témoigne quant à lui du grand écart avec 2021, où la récolte n’avait démarré que le 11 septembre.
« Nous avons quant à nous commencé ce matin à la fraîche [le 16 août, NDLR] sur une parcelle de muscat peu chargée, témoigne-t-il. Les contrôles maturité montraient une très rapide élévation de la quantité de sucre ».
A la cave de Jaillance, 5% des 1700 hectares de vigne ont été récoltés, également le muscat. « Les choses sérieuses vont commencer avec la clairette, que nous espérons voir gonfler un peu, et, dans quelques jours, les rouges. Nous devrions terminer mi-septembre ».


Sur les parcelles les plus précoces, les 12 degrés d’alcool potentiel ont déjà atteints. « Et l’acidité a atteint le bon niveau. Les pH ne sont pas montés trop haut. La qualité est au rendez-vous avec des profils aromatiques sur l’agrume et des raisins très sains » continue Lise Colomb.
« Il n’y a aucune maladie, aucune pourriture, j’ai donné la consigne à mes vendangeurs de tout ramasser » complète Fabien Lombard.
La quantité n’est en revanche pas toujours satisfaisante. « Certains viticulteurs sortent du 55 hl/ha, la limite fixée pour l’appellation, mais sur les parcelles les plus séchantes, nous ne sommes parfois qu’à 30 » reprend Lise Colomb.
La pluie tombée le weekend dernier, entre 10 et 25 mm ce matin, devrait faire du bien à la vigne. « Ce matin, nous avons pour notre part un rendement compris entre 30 et 35 hl/ha. Mais, comme nous avons commencé avec la parcelle la plus chétive, cela devrait aller en augmenter au fil des jours. Et la clairette donne normalement plus de jus » se rassure Fabien Lombard.
Le viticulteur voit dans cette précocité inédite l'opportunité pour les touristes encore présents en nombre dans la Drôme de voir les vendangeurs à l’œuvre. « Trois quarts de vendanges sont manuelles dans nos appellations, nos vins sont avant tout des histoires d’humains ».