n 2021, les fournisseurs de produits phytopharmaceutiques ont vendu 55 389 tonnes de matières actives agricoles aux distributeurs français annonce Phyteis (ex-Union des Industries de la Protection des Plantes, UIPP). Soit une hausse de 7,9 % par rapport à 2020, « due à la forte progression des produits utilisables en agriculture biologique » indique un communiqué, précisant que « l’intégralité de la hausse des volumes vendus est due à une augmentation des ventes de soufre et cuivre, produits particulièrement pondéreux. Ainsi, en 2021, ces produits représentaient 34,9 % des volumes de matières actives commercialisées, un niveau historiquement élevé » (leur poids était de 30 % en 2020, pour 20 à 25 % des ventes de 2008 à 2019 d’après les données de Phyteis).
Alors que ces données sont scrutées par la population à l’aune de la responsabilité environnementale de l’agriculture, « nous arrivons à un moment clé où l’indicateur du volume global de produits phytopharmaceutiques vendus n’a plus de sens » estime dans un communiqué Emmanuelle Pabolleta, la directrice générale de Phyteis, qui pointe que « les agriculteurs ont de plus en plus recours à des produits utilisables en agriculture biologique pour protéger leurs cultures, or, ce sont des produits plus pondéreux. Il est donc urgent que nous travaillions collectivement à la définition d’indicateurs complémentaires, comme par exemple, un indicateur de pression parasitaire, pour éclairer les politiques publiques. »


Relevant que « depuis 1999, les quantités vendues ont diminué de 54 % et depuis l’adoption du Grenelle de l’Environnement en 2008, elles ont baissé de 29,5 % », Phyteis voit l’année 2021 comme une « exception » (des hausses étaient pourtant constatées en 2018, 2016, etc.). Au-delà de l’usage croissant des phytos utilisés en bio (qu’il s’agisse de conversion ou de changement des pratiques en conventionnel), la croissance enregistrée en 2021 serait également liée à des achats de précaution, en « conséquence de l'augmentation des matières premières, notamment au niveau du cuivre. Les achats de produits de protection des cultures ont ainsi été anticipés afin de sécuriser les approvisionnements » avance Phyteis.