nnée internationale du verre pour l’assemblée générale de l'ONU, 2022 est année de fortes tensions sur l’approvisionnement du matériau d’emballage le plus communément utilisé dans la filièr vin. Avec le déséquilibre actuel entre l’offre et la demande, « on tourne à pleine capacité pour servir les clients français » rapporte Jacques Bordat, le président de la Fédération des Industries du Verre, lors d’une visioconférence de presse ce 5 juillet.
Après un fort ralentissement de l’activité verrière en 2020, sous le coup de la pandémie de covid, la demande pour les emballages alimentaires en verre a explosé, restant à haut niveau depuis 2021 en France et en Europe. La production d’emballages de verre aurait atteint en 2021 son plus haut niveau historique d’après la Fédération Européenne du Verre d’Emballage (+5 % par rapport à 2020). « Aujourd’hui, nous sommes dans une situation où toutes les lignes de production sont à pleine capacité. Nous sommes revenus aux volumes produits en 2019, avant crise » indique Jacques Bordat, rappelant que la production de verre constitue « une industrie à feu continu : quand on est pied au plancher, on ne peut plus accélérer. On ne peut pas ajouter une équipe de nuit ou le week-end. » Dans ce contexte, aucune capacité de production additionnelle ne peut être envisagée à court terme (la construction d’un nouveau four demandant deux années).
« Si la demande en bouteilles de vin reste aussi forte qu’aujourd’hui ça sera compliqué » indique Jacques Bordat, soulignant qu’il ne s’agit que d’une hypothèse. Il est d’autant plus difficile de se projeter que l’avenir reste incertain. L’inflation actuelle pouvant conduire à une future récession, qui ferait plonger la consommation mondiale. Et donc la demande. En l’état, les tensions sur le coût de l’énergie atteignent un niveau inconnu depuis 1974 et la première crise pétrolière. Une épreuve qui avait conduit au développement du recyclage des bouteilles en verre (77 % des contenants alimentaires en verre sont recyclés en 2019). En 2022, les réflexions concernant la consigne et le réemploi, ainsi que l’écoconception (pour alléger les emballages, et les prix).