u sein de la filière des vins et spiritueux, « ce n’est pas la première fois que nous faisons face à des temps troublés » pondère Christophe Navarre, le président du conseil d’administration de Vinexposium, ce 21 juin lors du symposium "Act for change" organisé à Bordeaux. Se rappelant des guerres de Yougoslavie (de 1991 à 2001), de la crise économique asiatique de 1997, des attentats du 11 septembre 2001, de la crise financière mondiale de 2008, l’ancien président de Moët Hennessy (filiale des vins et spiritueux de LVMH) souligne la capacité d’adaptation des opérateurs pour trouver des opportunités malgré les difficultés. Ces dernières étant pesantes actuellement : « il y a des eaux troubles partout : inflation, manque de leadership, nationalisme… » esquisse Christophe Navarre.
« La stratégie qui importe aujourd’hui, ce n’est pas seulement le produit, c’est aussi l’adaptation des ressources. Notamment des ressources humaines pour cibler les marchés » ajoute l’expert. Balayant la carte des marchés de consommation de vins et spiritueux, il estime que « le prochain eldorado dans les années à venir sera l’Afrique ». Le potentiel du Nigéria, de l’Afrique du Sud et d’autres pays africains est fort, avec l’émergence d’une classe moyenne souhaitant adopter des consommations de vins et spiritueux importés. Pour s’implanter en Afrique, il faudra travailler dur précise Christophe Navarre, déconseillant de se disperser sur tous les marchés, mais d’en sélectionner certains.
« Ce sera plus difficile que les États-Unis et pas moins difficile que la Chine » prévient-il, notant que le marché américain reste le premier pôle de consommation de vin au monde (avec les incertitudes de politique intérieure sur le commerce, comme en témoignent les taxes Trump) et que le marché chinois va devenir de plus en plus difficile pour les vins importés (avec la croissance des vignobles domestiques, montant en gamme). Au contraire, Christophe Navarre ne croit pas dans le potentiel commercial de l’Amérique Latine : « le Brésil doit être depuis des années le marché de choix, mais il ne s’est jamais développé. Et ça n’arrivera jamais… »