ntre 6 et 7 heures ce matin, les vignerons de l’est de la Gironde et de l’ouest de la Dordogne ont retrouvé le goût amer des aléas climatiques qui anéantissent les espérances de récolte. Un épisode orageux, qui a touché l’ensemble de la Gironde, a généré des flux de grêle qui ont touché, à divers degrés, le vignoble du secteur de Sainte-Foy-la-Grande. « Quelques points de grêle assez légers ont été signalés du côté de Bourg, mais l’épisode de grêle s’est concentré entre un axe Gensac-Pellegrue à l’ouest et jusqu’à Monbazillac-Bergerac en Dordogne », dresse Bruno Samie, coordinateur du conseil viticole à la chambre d'agriculture de Gironde.
« Les dégâts au vignoble, encore difficiles à estimer se concentrent sur la rive gauche de la Dordogne, dans le couloir groupant Gardonne, Saussignac et Pomport, mais cela a traversé la Dordogne vers Bergerac », affine encore François Ballouhey, conseiller viticole à la chambre d’agriculture de Dordogne. Comme son collègue de Gironde, il indique que certaines parcelles ont été durement touchées, « peut-être entre 90 et 100%, mais cela reste ponctuel, et une évaluation précise va être faite au cours des deux semaines à venir chez tous les viticulteurs », complète-t-il.


L’œnologue consultant Pascal Hénot indique également quelques passages de grêle sur les vignes de Sauveterre-de-Guyenne ou Monségur, « mais c’est autour de Sainte-Foy qu’on a pu voir des vignes très durement touchées, sans presque plus de feuilles et des rameaux blessés ».
David Clerdan CA 33 - A Saint-André et Appelles
Pour Bruno Samie, il faut à présent autant panser les plaies des vignes que les réconforter le moral de viticulteurs qui enchaînent les contrecoups liés au climat. « Nous organisons une réunion d’information dès demain (vendredi 3 juin), pour reprendre les règles de base et les premiers gestes essentiels à diffuser auprès des vignerons », annonce-t-il.
Le fait que la végétation ait beaucoup poussé ces dernières semaines semble avoir joué un effet protecteur sur les inflorescences. « Beaucoup avaient commencé à relever et on a pu voir que la densité de feuilles a peut-être préservé les parties internes, alors que nous étions tout juste sortis de la floraison », note Bruno Samie. Les quelques parcelles présentant les dégâts les plus importants devront être retaillées, « car il n’y a plus de récolte à espérer, il faut donc prioriser la reprise physiologique de la plante pour qu’elle puisse faire des réserves et produire une récolte l’an prochain, surtout si les bois ont été abîmés », note Bruno Samie.
Pour le reste du vignoble, c’est la protection qui va primer, alors que de nouvelles pluies sont attendues pour les jours à venir. « Les produits de contact ont été lessivés, il faut donc les renouveler rapidement, même dans les cas où il va manquer des raisins pour maintenir la plante saine sans contaminer les endroits blessés, puis favoriser la reprise de croissance des organes végétaux », recommandent François Ballouhey comme Bruno Samie. « Pour la cicatrisation, les produits commerciaux sont inutiles, c’est le soleil qui est important », ajoute le coordinateur du conseil viticole à la chambre d'agriculture de Gironde.
Les tournées de terrain se poursuivront pour établir les niveaux d’atteinte de l’ensemble des parcelles concernées.