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Des vignerons rémunérés pour leurs bonnes pratiques environnementales
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Expérimentation
Des vignerons rémunérés pour leurs bonnes pratiques environnementales

Mis en place depuis l’an dernier à titre expérimental, les paiements pour services environnementaux (PSE) rémunèrent les bonnes pratiques. Une approche pragmatique appréciée des viticulteurs engagés.
Par Aude Lutun Le 30 mai 2022
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 Des vignerons rémunérés pour leurs bonnes pratiques environnementales
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ichel Vigroux, viticulteur à Villeveyrac, dans l’Hérault, est un adepte des démarches environnementales. Son exploitation de 60 ha, qu’il a transmise à son fils Romain, est certifiée HVE et Terra Vitis. « Quand on nous a proposé d’intégrer des paiements pour services environnementaux (PSE), nous avons tout de suite été intéressés, précise-t-il. Nous sommes très sensibles au fait de produire de manière la plus décarbonée possible. Le PSE nous accompagne dans cette démarche. »

Les Agences de l'eau à la manoeuvre

Pilotés par les agences de l’eau, ces programmes signés en 2021 pour une durée de cinq ans aident les exploitants agricoles à améliorer leurs pratiques environnementales. « L’objectif est de mettre en place des indicateurs de résultats performants pour l’environnement, relate Nicolas Beillon, animateur et accompagnateur de projets biodiversité à la chambre d’agriculture de l’Ardèche. Pour l’instant, c’est une démarche expérimentale. »

Chaque programme définit des enjeux majeurs

Chaque programme définit des enjeux majeurs. Le PSE mis en place par le Syndicat d’aménagement du bassin de l’Arc (Saba), dans les Bouches-du-Rhône, en a par exemple choisi deux : la réduction des pollutions diffuses aux pesticides et la reconquête de la ripisylve (végétation au bord des cours d’eau) en milieu agricole. 33 exploitations sont engagées, dont 28 viticoles. Toutes sont notées chaque année sur sept indicateurs : la part des infrastructures agroécologiques au sein de la superficie agricole utilisée (SAU), le nombre de milieux présents (mare, haie, arbre isolé, etc.), le pourcentage de ripisylve gérée durablement, la durée de rotation de cultures, le taux de couverture des sols, l’apport d’azote minéral et l’IFT herbicides. Le total des notes définit le montant du paiement annuel. L’exploitant est rémunéré pour les actions qu’il maintient et est encouragé à en créer.

Sur ce PSE, le montant moyen de l’aide attribué à une exploitation est de 25 000 € sur cinq ans, soit 5 000 € par an. Magali Pelissier, viticultrice à Pourrières et élue au Saba, adhère à ce PSE qui engage au total 945 ha. Elle va percevoir 1 700 € pour l’année 2021 et 14 000 € en cinq ans si elle respecte tous ses engagements. Cette coopératrice, déjà certifiée HVE, n’utilise plus de glyphosate depuis dix ans et laisse des bandes enherbées près des cours d’eau. Il lui reste à semer des graminées dans un interrang sur deux, probablement en 2023, et à planter des haies et de la ripisylve.

Une rémunération appréciée

« C’est la première fois que l’on me propose une rémunération pour bons services ! apprécie-t-elle. Ce que l’on nous demande n’est pas très contraignant quand on a déjà sa cartographie et sa traçabilité. À l’exception de l’achat d’arbustes et la plantation de ripisylve, je n’aurai pas de coût supplémentaire car je suis déjà équipée. Toute proposition favorisant l’environnement est intéressante. On est au pied du mur, il faut bouger ! »

Peu de temps sur le plan administratif

Michel Vigroux a signé un PSE avec l’Agglopôle de Sète. Il s’est engagé sur trois axes de travail : ne pas labourer pendant neuf mois, de fin juin à fin mars, semer un mélange de légumineuses et de plantes mellifères sur ses terres au repos et implanter une mare et des haies. Il percevra entre 7 000 et 8 000 € par an, avec un premier paiement fin 2022. Étant déjà habitué à gérer la traçabilité, ce viticulteur estime que le PSE ne lui prend pas beaucoup de temps sur le plan administratif. Pour implanter sa jachère mellifère, il a acheté un épandeur antilimace à 800 € HT. Ce sont les seuls frais qu’il a engagés à ce jour. « Quand les tracteurs restent au garage, je suis content ! C’est mieux pour le bilan carbone », ajoute-t-il.

"Un bon levier pour progresser"

Héloïse Bourelly, exploitante à Labastide-de-Virac, en Ardèche, a signé le PSE engageant 32 exploitations sur 1 677 ha en Ardèche méridionale. Son exploitation comprend 10 ha de vignes et 100 ha de polyculture et élevage. Elle a été informée de l’existence du PSE par la cave coopérative d’Orgnac-l’Aven à laquelle elle adhère. Son premier audit a eu lieu en janvier 2021. Elle devrait percevoir au total 72 000 € sur les cinq années. Cette exploitante, qui se passait déjà de glyphosate, prévoit de diminuer le travail du sol dans ses vignes au profit de couverts végétaux. Elle devrait également adhérer au Label Haie au terme des cinq années. Ce label impose, entre autres, de ne pas tailler les haies entre le 1er avril et le 31 juillet, de couper les arbres au plus près du sol et de ne pas utiliser de désherbant à moins d’un mètre des haies. « Le fonctionnement du PSE est très clair, même si le nôtre a mis un peu de temps à bien démarrer, témoigne-t-elle. C’est un bon levier pour progresser et cela valorise les bonnes pratiques que nous appliquons déjà. »

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Tous les commentaires (2)
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Vigneron Le 07 juin 2022 à 09:06:00
C'est une très bonne mesure! Par contre, il est dommage que pour un service rendu à l'environnement et à la planète, les démarches soient aussi complexes dès que l'on demande un financement. Cela constitue un frein de plus à la protection environnementale. Pour preuve, lisez le guide adressé par le ministère de l'agriculture S'il est bien d'encourager les agriculteurs dans cette voie, il ne faut pas pour autant que leur économie dépende uniquement des financements, mais qu'elle soit rentable pour eux. C'est à dire que le consommateur doit être prêt à en payer le prix, le produit doit être contrôlé pour être authentique et véritable, et tout le monde doit pouvoir y avoir accès. Il y a encore du chemin à faire...
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VignerondeRions Le 30 mai 2022 à 20:09:15
Pourquoi pas ? Le gros Hic, c'est qui décide de ce qui est bon pour l'environnement. Ici on peut se passer du glyphosate sous le rang, mais vu ce que je vois comme méthode alternative, c'est 50/100 l de GNR /Ha /an pour remplacer 1 à 2 l de glypho. Le desiel pollue donc dans les grandes agglomérations mais pas dans nos vignes. La politique du Yaka n'avance à rien et ne sert malheureusement pas la nature. Réfléchir avec méthode et sans idéologie semble hors de portée de notre agriculture.
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