yant déjà participé à des commissions transversales de l'Institut National de l'Origine et de la Qualité (INAO), le vigneron ligérien Philippe Brisebarre s'attelle « à un travail au spectre plus large que le cadre du comité du vin » en prenant la présidence du comité national de l'INAO ce début mai (après avoir co-présidé le comité vin, avoir participé aux commissions scientifiques, aux travaux de protection du foncier?). Face à l'ampleur des sujets à traiter, Philippe Brisebarre se donne comme « objectif numéro un la valorisation des signes de qualité. Ce n'est pas pour faire joli qu'on les met. »
Rappelant que son prédécesseur, le viticulteur Jean-Louis Piton, a créé une commission économique, le vigneron de Vouvray affirme « un message fort : l'enjeu majeur, c'est la création de valeur. La politique des signes de qualité est un outil, pas une fin en soi. C'est une politique de l'offre qu'il faut faire reconnaître. » Si la communication est gérée par les filières (bio, AOP et IGP du vignoble, de l'élevage, des fruits et légumes, etc.), l'INAO souhaite les accompagner en soutenant l'innovation. « Les produits sous signes de qualité ne sont pas là pour regarder passer les trains, mais pour répondre aux enjeux sociétaux et environnementaux qui se posent » indique Philippe Brisebarre, qui note l'important de la décarbonation et de l'adaptation au changement climatique. Des évolutions nécessaires alors que « les temps s'accélèrent. Il faut s'adapter à vitesse grand v, qui n'est pas à confondre avec de la précipitation » prévient le vigneron, appelant les signes de qualité à « ne pas perdre son identité, son image, son capital ».
Alors que le vignoble fait également face au défi du renouvellement des générations, l'INAO va aussi devoir se préparer à un départ de ses agents : « c'est un enjeu majeur à court terme. Une génération d'agents expérimentés et historiques, ayant accompagné les AOP pendant des années, va partir à la retraite : il faut que cette expérience se transmette. Sinon, je crains que le jour de leur départ cela fasse un grand vide » prévient Philippe Brisebarre.