ans une lettre ouverte signée par son secrétaire général Ignacio Sánchez Recarte, le Comité européen des entreprises vins (CEEV) demandent aux détaillants de tenir compte du contexte actuel dans leur politique commerciale. Citant les difficultés d’approvisionnements en matières sèches et de transport maritime dès la fin 2021, exacerbées par la guerre entre l’Ukraine et la Russie et désormais l’inflation, le représentant professionnel exhorte les distributeurs à la compréhension. « Ce serait fondamental pour la viabilité économique des entreprises vinicoles de pouvoir équilibrer les prix sans tarder pour tenir compte de l’évolution des coûts des matières premières. Le prix final aux consommateurs devrait refléter la situation pour permettre à vos fournisseurs de gérer les augmentations de coûts », insiste Ignacio Sánchez Recarte.
Et de poursuivre : « Nous comprenons qu’il s’agit d’un choix difficile, surtout à un moment où les consommateurs voient leur propre pouvoir d’achat s’éroder. Mais, dans un contexte où les détaillants ont intensifié leur engagement vis-à-vis du secteur du vin, et en soutient la pérennité de manière proactive sur le long terme, notre demande est essentielle afin d’éviter des ruptures et des préjudices au sein de la chaîne d’approvisionnement du vin dont nous faisons tous partie ».
Le CEEV détaille une situation qui s’aggrave au niveau européen, et dont les effets se manifestent de plus en plus au fil des semaines. « Le déclenchement de la guerre russo-ukrainienne, le 24 février, a accentué ces difficultés [d’approvisionnements en matières sèches] et a remodelé les chaînes logistiques au niveau mondial, avec des changements majeurs en termes de coût et de disponibilité, entraînant des augmentations de prix unilatérales de la part de nos fournisseurs. L’évaluation de l’impact de cette révision de prix ne pouvait se faire qu’a posteriori, en fonction de l'évolution de la situation. En outre, l'augmentation du taux d'inflation dans l'UE au cours des derniers mois, qui devrait atteindre 7,5 % dans la zone euro en mars, ne fait qu'accroître la perte de compétitivité internationale », explique le secrétaire général du CEEV. Et celui-ci d’encourager ses entreprises membres – essentiellement de petites et moyennes entreprises – à s’appuyer sur cette lettre ouverte pour tenter de renégocier les contrats avec les détaillants.