On se réjouit, après 35 années de conflit, d’avoir abouti à un consensus entre les viticulteurs et les associations de protection de la nature », commente Maxime Toubart, président du syndicat général des vignerons de Champagne. Ce coteau de 36 hectares, situé à Chartèves, dans le sud de l’Aisne, accueillera donc bientôt des plants de vignes. L’accord signé le 16 mars permet la plantation de 60 % du coteau en vignes, avec obligation d’être conduites en bio et en vignes semi-larges. Les 40 % restants sont dédiés à la création d’une réserve naturelle, qui sera gérée par le Conservatoire national d’espaces naturels des Hauts de France.
Classé en AOC en 1924, ce coteau du Pseautier, situé à Chartèves, n’a jamais été exploité. En 1988, une association - Chartèves Protégeons Notre Environnement - a été créée dans le but de classer l’ensemble de cette zone en réserve naturelle. L’objectif était de préserver deux espèces protégées : l’orchidée Ophrys araignée et l’oiseau Zizi Bruant. Au fil des années et des procédures, trois autres associations - Picardie Nature, Vies et Paysages et Générations Futures - se sont jointes à l’action. Comment ce dossier très conflictuel a-t-il enfin trouvé un dénouement ?
« Il y avait une ambition politique d’avancer sur ce dossier, une envie d’aboutir de la part des vignerons et une urgence à trouver une solution car le coteau commençait à se refermer, explique Maxime Toubart. L’action de la sous-préfète Fatou Mano a été déterminante ». Les vignerons concernés ont créé un GFA pour mettre leurs terres en commun et laisser 40 % à la réserve naturelle. Reste à savoir si l’accord de Chartèves fera jurisprudence dans d’autres vignobles…