ls sont nés avec le plan Ecophyto 2, lancé fin 2015, avec l’ambition « d'engager 30 000 exploitations agricoles dans la transition vers l’agroécologie », indique le ministère de l’Agriculture. Ces collectifs d’agriculteurs, dits groupes 30 000, ont pour mission de « diffuser les résultats obtenus sur les fermes Dephy (…) à grande échelle ».
A Montlouis, Frédéric Moreau, déjà viticulteur Dephy depuis 2012, a participé à l’un de ces groupes créé en 2018 au sein de sa coopérative. « Nous avons travaillé sur les inter-rangs, les engrais verts, le sol. Ce groupe m’a bien aidé dans l’utilisation des inter-ceps, à choisir des semences pour mes couverts végétaux, à faire évoluer l’entretien du sol sans concurrencer la vigne ».
Frédéric Moreau s’est aussi engagé dans un autre groupe 30 000 avec son fournisseur de phytos qui lui a permis de tester un nouvel antimildiou à base d’acides aminés, avec de bons résultats.
Dans l’Aude, Sandra Bennamane anime un groupe Dephy et un groupe 30 000 à la coopérative de Canet d’Aude. « Nous travaillons sur la baisse des phytos et sur les auxiliaires. En 2021, avec les deux groupes et la LPO, nous avons organisé une animation sur les oiseaux et une soirée sur les chauves-souris. Cela nous permet de parler de la réduction des phytos au-delà des groupes Dephy et 30 000 ».
En Gironde, Antoine Chaintreuil, animateur Technique et Services Vigne chez Inovitis, gère un groupe 30 000 depuis 2019. L’an dernier, il a organisé des animations sur le travail du sol, enherbement et la qualité de pulvérisation. « Les vignerons questionnent leurs collègues qui sont en en groupe 30 000. Ce groupe nous permet aussi de tester des produits de biocontrôle en conditions réelles avec l’aide d’OAD ». Mais Antoine Chaintreuil l’avoue : « il faut soutenir sans cesse les membres du groupe, afin qu’ils ne baissent pas les bras » .
A Montlouis aussi des difficultés se sont fait jour. Le groupe 30 000 de la coopérative a pris fin en 2021 faute de financement. « Ce type de groupe est aussi pénalisé par l’absence de conseil individuel, confie Manon Thaunay. Les viticulteurs sont moins enclins à prendre des risques ». En Côte d’Or, Lise-Marie Lalès confirme : « les groupes Dephy devaient servir de références aux ’30 000’ et à la profession viticole, mais cela ne s‘est pas vraiment fait ».
Tant bien que mal, le groupes 30 000 sont appelés à se poursuivre pour développer la transition agroécologique. Dans plusieurs régions, les Draaf et les Agences de l’Eau ont lancé des appels à projet. A suivre.