ouvent gêné par la fumée des bougies sur la route de son bureau à Vertou (44), François Allain a eu l’idée de proposer une autre solution de lutte contre le gel aux vignerons de sa région.
« Je me suis lancé en avril 2020, pendant le confinement, en repartant simplement sur l’activité principale de mon entreprise Kerinnov, le poêle à bois » se souvient le dirigeant.
Moins d’un an plus tard, il dépose un brevet pour le « Braséro Protect », une chaufferette qui, sans faire de fumée, de bruit ou sans émettre d’odeurs, et avec seulement 5 kgs de pellet de bois, délivre une énergie de 20 kW/h. De quoi réchauffer la vigne pendant plus de 5 heures, d’après l’étude réalisée par les ingénieurs de l’Institut Catholique des Arts et Métiers (ICAM) de Nantes.
« Comme 50% de sa puissance est générée par radiation, on protège les bourgeons sans chauffer le ciel » reprend François Allain.
La simplicité d’utilisation constitue le deuxième atout de ce braséro. « Il ne pèse que 11 kgs à vide et mesure 1,10 mètre une fois déployé. Pour le stocker, on range sa cheminée dans le foyer ».
S’il gèle, François Allain testera le Braséro Protect chez des vignerons du Muscadet et dans un château à Saint-Emilion cette saison avant de lancer les séries en septembre 2022. Il sait déjà qu’il sera a minima aussi efficace que les bougies.


Les chaufferettes seront réalimentées en pellets avant chaque nuit à risque.
Contrairement à d’autres systèmes antigel, elles ne laissent pas de résidus et émettent très peu de particules fines. « Elles ne font que redégager le CO2 que les arbres ont préalablement capté dans l’atmosphère ».
Seul hic, le prix. Un Braséro Protect coûte 160€. Comme les bougies, il en faut entre 350 et 400 par hectare. A environ 30 centimes le kg de pellets, il faut ensuite compter un peu plus de 500 € par nuit de protection. Les vignerons intéressés peuvent contacter Buds Guard, la société nouvellement créée pour le produire et le commercialiser.