Je ne suis pas masochiste et je ne souhaite pas me mettre à dos les négociants et les courtiers. Par contre, leur demander de se retrousser les manches, oui ! » pose Cédric Coubris, le président de la Fédération des Vignerons Indépendants de Gironde, ce vendredi 18 février en assemblée générale ç Artigue-près-Bordeaux. Rappelant toute la pression qui s’exerce sur les producteurs de vin (des aléas climatiques au respect des cahiers des charges d’appellation et de certifications environnementales), le vigneron médocain est visiblement épuisé d’entendre les mêmes commentaires répétés lors de la mise en marché des vins. Soit « la boîte à arguments divers des courtiers et des négociants : "ton vin est bon et bien, mais tu sais en ce moment c’est difficile, les marchés sont fermés. Tu sais, ton voisin me propose aussi bien et moins cher. J’ai des vins classés au même prix, cela va être compliqué." » L
N’ayant « pas la prétention d’apprendre le métier à nos courtiers, ni à nos négociants », Cédric Coubris « souhaite l’année prochaine mettre en avant ceux qui travaillent correctement ». Si le millésime 2021 représente le prototype d’une année (éprouvante) de vignerons, 2022 doit être l’année des négociants pour lui. Pour soutenir les efforts commerciaux de partenariats durables et valorisants entre la production et le négoce, les Vignerons Indépendants de Gironde prévoient de distinguer les courtiers et les négociants « qui auront le mieux travaillé dans les échanges commerciaux, le respect de la qualité du vin et bien entendu du prix » indique Cédric Coubris.


Prenant la forme d’une plaque « Recommandé par les Vignerons Indépendants », cette mise en avant des bonnes pratiques commerciales se veut incitative. Et consensuelle, ne désignant pas les mauvais élèves, mais valorisant les initiatives collectivement bénéfiques.
Restant morose à Bordeaux, le marché du vin en vrac continue d’afficher ce début 2022 des prix faibles. Le cours moyen du Bordeaux rouge conventionnel est ainsi de 1 011 euros le tonneau du d’août 2021 à janvier 2022 (pour 1 948 € en bio) avec 331 000 hectolitres en baisse de 15 % sur la période (pour 14 500 hl de bio, + 14 %).