Depuis 2016, tous les ans on a du gel. Un peu certaines années, un peu plus comme en 2017. Mais l’épisode d’avril 2021, sans être inédit, est d’ampleur sur la vigne » note François Schmitt, le président de Groupama Grand-Est lors d’une visioconférence de presse ce 17 février. Concrètement, « l’impact du gel sera de plus de 200 millions d’euros dans nos comptes à la fin de l’année 2021 » ajoute Delphine Létendart, la directrice des Assurances Groupe de Groupama.
Alors que les derniers dossiers de sinistre sont en train d’être clos, la vigne représenterait 90 % de ses 200 millions €. « Plus de 80 % de nos sociétaires en viticulture ont déclaré un sinistre. La plupart du temps très lourd » précise Delphine Létendart, soit 6 000 viticulteurs gelés pour 105 000 hectares de vignes (sur 8 000 vignerons assurés). En 2017, la charge du sinistre liée au gel était de 95,7 millions €. Depuis 2016, l’assurance multirisque climatique est globalement déficitaire pour Groupama, avec rapports de sinistres sur prime supérieurs à 100 % (109 % en 2020).


Dans ce contexte de déséquilibre pour les assureurs et de mise à mal du régime des Calamités Agricoles, « c’est vraiment le gel de début avril 2021 qui a servi de catalyseur de prise de conscience des pouvoirs publics que le dispositif antérieur était obsolète » note François Schmitt. Le projet de loi présenté fin 2021 venant d’être adopté en Commission Mixte Paritaire, « la réforme n’est plus un projet, mais une réalité » pointe Pascal Viné, le directeur des relations institutionnelles de Groupama. Devant être opérationnel au premier janvier 2023, le nouveau système assurantiel. « C’est une réforme importante, initiée par le ministre de l’Agriculture, à laquelle nous adhérons » conclut Jean-Yves Dagès, le président de Groupama.