igné ce mercredi 2 février, l’accord paritaire sur la Convention collective du Champagne entérine une augmentation générale de 2,6 % des salaires d’employés pour l’année 2022. Après une augmentation de 0,2 % en 2021, cette valorisation répond aux records commerciaux de l’an passé et aux difficultés rencontrées par les salariés face à la hausse du coût de la vie indique David Châtillon, le directeur de l’Union des Maisons de Champagne (UMC), qui représente le patronat du Champagne. Autre son de cloche pour la CGT, qui revendiquait une augmentation de 5 % et s’appuyait sur une mobilisation nationale pour le pouvoir d’achat du jeudi 27 février.
« L'ensemble des élus CGT et les salariés du champagne sont vraiment déçus de cette maigre compensation par rapport aux années moroses passées, aux efforts consentis et par rapport à l'explosion du monde du champagne » explique José Blanco, le secrétaire général de l'intersyndicat des salariés du Champagne, rejetant l’indice d’inflation INSEE de 1,6 % avancé par l’UMC (et en indiquant une officielle de 2,8 %). Le représentant syndical ajoute que « la CGT a signé l'accord, mais à contre cœur. Car la menace de brandir la recommandation patronale risquait de pénaliser les petites maisons de champagne qui risquaient d'obtenir moins de 2,6 % voire zéro, comme ça s'est déjà produit chez certains. »
Ayant demandé une revalorisation des minima salariaux de la grille de la convention collective du Champagne dès qu’ils sont inférieurs au SMIC, la CGT obtient une clause revoyure. « Dès que le SMIC arrivera à la hauteur du coefficient minimal, l'UMC et les partenaires sociaux se rencontreront afin d'en rediscuter le moment venu » rapporte José Blanco, notant que « des salariés qui auraient travaillé en fin d'année au coefficient 120 en effectuant moins d'un mois auraient été payés sous le smic... Quelle gloire pour la Champagne ! C'est encore les précaires qui trinquent... Mais pas avec une coupe de Champagne ! » Sur ce sujet, David Châtillon note que peu d’employés sont à seuil minimal, grâce à la progression et à l’ancienneté.
Laissant la CGT sur sa faim, cette hausse de 2,6 % des salaires pourrait nourrir de prochaines mobilisations. « Ça risque de grogner quand les chiffres des dividendes pour les actionnaires vont tomber » grince José Blanco.