a forge charentaise Boisnier resserre les rangs. Après avoir conçu et fabriqué un outil de travail du sol double rang pour ses vignes voisines de Cognac, l’entreprise a poursuivi ses travaux pour proposer une machine adaptée aux vignobles moins larges.
“On a créé une machine pour les vignes écartées de 2,20 à 3 mètres il y a trois ans. Et là, on lance la version pour les vignes de 1,70 à 2,50 mètres”, résume Adrien Boisnier, le gérant de la société basée à Celles (Charente-Maritime).
Comme son grand frère au gabarit plus large, Emisol repose sur un essieu Boogie, autonome en huile et pourvu d’un système de remise en ligne automatique. Côté outillage, il est équipé d’un interceps Spedo sur lequel toute sorte d’outils de travail du sol peut être associée : disques, lames, kress… En cabine, une commande simple avec six boutons permet de faire monter et descendre les outils et de jouer sur l’écartement du chassis.
Une première démonstration s’est déroulée en Anjou fin janvier. Au domaine des Lys (Faveraye-Machelles), le vigneron Guy Moreau a commencé la conversion de ses 50 hectares en bio. Avec ses salariés, il a bien regardé comment se comportait l’engin sur ses sols. La période n’était pas forcément la plus idéale, mais il n’avait pas plus depuis plus de 10 jours. La machine a donc pu opérer, tirée par un tracteur kubota, du concessionnaire A&MS, chargé de la distribution dans la région. L’outil est proposé à 67 500 € HT.
A l’issue de plusieurs passages dans les parcelles angevines, le vigneron a semblé assez convaincu, mais poursuit sa réflexion. Selon lui, un tel équipement présente un double intérêt : le gain de temps : il faut un seul tracteur et un seul chauffeur pour faire le double de travail qu’avec des interceps traditionnels, et un gain environnemental : “On brûle deux fois moins de fuel”.
“Avec une bonne prise en mains, on peut même gagner trois fois son temps. Une fois calé, on peut avancer à 6 km/h”¸ estime Adrien Boisnier. Il faut évidemment prévoir un bout de rang suffisant pour tourner.