menu burger
Lire la vigne en epaper Magazine
Accueil / Edito / La fuite des palais
La fuite des palais
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin

La fuite des palais

Par Marion Ivaldi Le 28 janvier 2022
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin
La fuite des palais
«

Ça va mal ! » explique en substance, Philippe Bidalon, chroniqueur spécialisé dans le vin, à Vitisphere. La presse du vin française traverse une mauvaise passe. Déguster du vin et en écrire des commentaires de dégustation sont devenus un hobby pour de nombreux journalistes forcés de trouver un job dans d’autres secteurs. D’autres abandonnent purement et simplement le métier. C’est une véritable fuite, non des cerveaux, mais des palais ! Ceux qui restent doivent affronter des logiques financières et faire parfois une entorse à la sacro-sainte déontologie et indépendance.

Rien ne sert de pleurer sur ce qui n’est plus, dit en substance Philippe Bidalon, toujours à Vitisphere. Ce sont de nouveaux modèles qu’il faut réinventer. Car le vin sans la critique perd une part de sa culture, de son charme, de sa splendeur. L’art de décrire un vin construit l’univers intellectuel du vin, en fait une boisson à part. Ce que les défenseurs de la culture du vin brandissent à chaque attaque. Alors, si la prescription s’est enrichie ses dernières années des influenceurs, il n’en reste pas moins que les territoires de communication sont toujours restreints. La plupart du temps, la presse du vin parle à la filière viticole au sens large. Il faut certainement repousser ces frontières… ce que je souhaite sincèrement à la presse du vin, quittant ce jour, Vitisphere. Merci chers lecteurs pour vos petits mots à la suite de ces éditos, parfois sympathiques, parfois irrités. Tous utiles et enrichissants !

Vous n'êtes pas encore abonné ?

Accédez à l’intégralité des articles Vitisphere - La Vigne et suivez les actualités réglementaires et commerciales.
Profitez dès maintenant de notre offre : le premier mois pour seulement 1 € !

Je m'abonne pour 1€
Partage Twitter facebook linkedin
Tous les commentaires (6)
Le dépôt de commentaire est réservé aux titulaires d'un compte.
Rejoignez notre communauté en créant votre compte.
Vous avez un compte ? Connectez vous
Fabienne Le 30 janvier 2022 à 15:25:36
Bonne continuation à vous, Monsieur Bidalon. La dégustation du vin et son commentaire, la culture du vin, les critiques positives et/ou négatives, le monde du vin au sens large, ne s'inventent pas, ne s'influencent pas mais se transmettent et s'éduquent par passion ! Tout un Art !
Signaler ce contenu comme inapproprié
Adenis Nadine Le 29 janvier 2022 à 11:10:26
Bonjour Marion, c'est un grand changement pour toi mais aussi pour Vitisphere. Tu as insufflé un ton à Vitisphere pendant toutes ces années et surtout tu as su traiter les information en vraie journaliste. Sans parti pris autre que celui de l'information vérifiée. Tu mérites bien des remerciements pour ton engagement sans faille. Je te souhaite une bonne route pour ta nouvelle aventure. Je suis aussi une dégustatrice professionnelle qui enseigne la dégustation et qui commente les vins. Il arrive que la production me paye pour un dossier, voire qu'elle prenne en charge mes déplacements mais je n'ai jamais eu la moindre obligation de résultat positif. On peut rester journaliste objectif en faisant son métier et en étant payé pour le faire. C'est juste de plus en plus rare. En effet si c'est la communication qui est recherchée par la production, alors elle s'adresse plutôt à des influenceurs. Il y a toujours eu une cohabitation entre la publicité et l'information. La publicité a changé de forme. Elle est parfois (presque) gratuite alors que l'information coûte cher. Difficile de combattre.
Signaler ce contenu comme inapproprié
Egmont Labadie Le 28 janvier 2022 à 15:05:18
Bonjour Marion, bravo pour le travail fourni depuis tant d'années, et bon vent pour la suite ! Au sujet de la presse du vin, de mon expérience de journaliste-dégustateur (qui a duré de 2002 à 2014), quelques réflexions. D'une part la presse du vin subit la crise générale du modèle économique de la presse, qui ne date pas d'hier. De toute façon l'équilibre économique de la presse est toujours complexe, et le métier de journaliste est connu pour être le plus défavorable en termes de rapport entre qualité du travail-compétences de la personne, et rémunération. On ne rentre pas dans le journalisme pour être riche ! Parfois par contre il y a des gens qui rentrent dans le capital de journaux pour faire du profit, ce qui est invariablement défavorable à la rémunération des journalistes et à la qualité de l'information. C'est pour ça qu'il existe quelques médias indépendants, dans la presse du vin Le rouge et le blanc ou In vino veritas, qui sont faits par des journalistes et pas par des actionnaires qui demandent avant tout un taux de profit. Il en faudrait plus, mais c'est plus facile à dire qu'à faire... Pour les médias plus grand public, qui ont besoin d'un groupe important pour assurer une diffusion importante, se pose cette question de rentabilité, qui pousse à vouloir employer le plus possible et payer le plus bas possible les journalistes les plus précaires (sans CDI) et qui oblige à ramener beaucoup de revenus publicitaires. Donc là, l'info sur le vin perd du terrain devant la logique financière. Et en particulier, ceci pose plusieurs problèmes : -d'une part, il se produit automatiquement un lien entre les intérêts des annonceurs (entreprises du vin) et la politique éditoriale des journaux. C'est pour ça que le vignoble du Languedoc, qui produit tellement de pépites depuis tant d'années, a mis aussi longtemps à se faire une place dans le Panthéon des amateurs du vin. Heureusement qu'il y a eu la passion de journalistes comme ceux de Terre de vins pour changer les choses ; -d'autre part, les journalistes entrent et sortent de la presse du vin sans avoir forcément une grosse culture vin, c'est donc difficile pour eux de dire autre chose que ce que la communication des annonceurs désire ; -enfin, l'absence de moyens financiers pour travailler sérieusement oblige les journalistes à être en permanence en position de demandeur vis à vis des mêmes annonceurs : ça veut dire, demander systématiquement l'envoi de bouteilles gratuites pour le dégustations comparatives (une habitude qui dans la presse des restaurants est considéré comme un grave défaut) et faire financer les reportages systématiquement ou presque par les producteurs. En gros un journaliste du vin n'achète quasiment jamais de vin et ne peut jamais se faire rembourser de frais de reportage... En conséquence, la plupart des journalistes sont contraint.e.s à une absence quasi totale d'indépendance financière vis à vis de la production, et ont perdu le contact avec la réalité du rapport qualité-prix du vin. Dans mon cas, j'avoue que, après quelques années dans le système, comme je recevais une quinzaine de bouteilles de vin gratuites par semaine, je n'achetais quasiment plus jamais une bouteille, et je ne jurais plus que par des vins de plus en plus chers. Par exemple j'étais accro aux grands champagnes à plus de 100 euros la bouteille. Inutile de dire que quand j'ai quitté tout ce monde et ce mode de fonctionnement (à cause de problèmes de santé), j'ai été obligé de me contenter un peu plus souvent de petits vins pas prétentieux...Petits vins pas prétentieux qui n'existent quasiment pas dans la presse du vin, puisque les gens qui produisent ces vins ne font quasiment pas de communication. On pourrait tirer de tout ça beaucoup de conclusions hâtives et démagogiques, je ne le ferai pas parce que le monde est complexe, mais il me semble qu'il y a un problème d'équilibre dans ce modèle. Par ailleurs, pour ne rien simplifier, le vin est un monde très atomisé, avec rien qu'en France plus de 100 000 producteurs, et à l'échelle mondiale des millions d'étiquettes, renouvelées chaque année par la valse ininterrompue des millésimes. Donc en fait, peut-être que l'erreur à la base est de croire qu'on peut produire une information exhaustive, objective, sur tout le vin. Sur un vin, oui, mais sur la totalité, non. On ne pourra jamais parler que d'une part de la réalité dans ce domaine. C'est pourquoi à mon sens internet est le meilleur média pour le vin, parce qu'il a en lui la même atomisation que le vin lui-même. Pour la plupart des gens, il sera plus utile de chercher de l'info pratique et concise pour les aider à l'achat le moment venu, que d'accumuler des magazines et des guides sur la question. Et puis internet permet aussi à des gens qui ont un goût particulier de parler à des gens qui ont le même. Il y a des gens qui adorent le vin nature, d'autre pas, il y a des gens qui adorent les vins élevés en fûts, d'autre pas, certain.e.s adorent le blanc, d'autres sont beaucoup plus rosé...Tous les goûts sont dans la nature, et les facteurs culturels et de mode sont très nombreux également. Il ne peut pas y avoir de dogme. Et malheureusement les gens qui dirigent les médias du vin sont souvent assez dogmatiques, ils ont un goût fixé dans leur personne, et pensent souvent que c'est le seul valide, alors que le goût se structure d'une façon spécifique pour chaque personne, avec aussi une forte composante générationnelle. Donc pour correspondre à toute cette multiplicité, rien de tel qu'un média accessible de partout, avec des contenus faciles à produire par beaucoup de gens, et actualisable pour tenir compte des multiples nouveautés. Sachant que dans le même temps, certaines informations (la géologie des appellations par exemple) ne changent jamais, et qu'il ne sert à rien de réécrire tous les ans le même article sur les terroirs argilo-calcaires de Saint Emilion... Finalement, peut-être que ce qui serait intéressant dans ce domaine, ce seraient des médias web, avec des parties de savoir de base oenologique, bien écrites, compréhensibles, destinées à rester longtemps en ligne ; des articles un peu plus axés sur la vie des vignobles, les grands acteurs, les pionniers, les gens qui font bouger les choses ; des articles d'esthètes du vin sur leurs coups de coeur, mais sans viser à l'exhaustivité, et si possible écrits de manière indépendante, sans trop devoir à la production ; et puis des parties consacrées aux vins eux-mêmes, aux bouteilles dans toute leur diversité, mais qui là seraient ouvertes au public qui donnerait ses appréciations, un peu comme sur Tripadvisor. Les producteurs pourraient même y avoir accès pour mettre en ligne de l'info technique, indiquer les nouvelles cuvées, dire où on les trouve, voire discuter avec le public... Ce qui n'obligerait plus les journalistes à tenter de faire des dégustations exhaustives à chaque millésime sur la pléthore de vins existants, mais permettrait plutôt de donner des nouvelles des producteurs, des tendances, conseiller pour les achats... Voilà, ce ne sont que quelques pistes...Bon appétit et large soif, comme disait Paul Bocuse, et encore tout le meilleur Marion !
Signaler ce contenu comme inapproprié
CARREAU Le 28 janvier 2022 à 14:07:39
Bonne suite de carrière Philippe. Je ne savais pas que je lisais régulièrement ta plume. Merci et à bientôt dans d?autres horizons. Xavier
Signaler ce contenu comme inapproprié
JennyLloret Le 28 janvier 2022 à 13:26:38
Je suis dégustatrice professionnelle et Jury Expert pour plusieurs ODG et Classements. J'ai souffert de ce manque de considération au quotidien depuis que tout le monde donne son avis sur tout ! Et ce qui me choque c'est surtout le manque de reconnaissance des professionnels du vin face aux experts comme moi. Mais cela se comprend, les vignerons vivent de graves difficultés sur plusieurs niveaux : conjoncture, marché, climatique... La peur de ne pas réussir à vendre leur vin à un prix qui leur permet de payer leurs crédits engendre cet engouffrement dans des influenceurs qui ventent les mérites d'un vin sublime alors qu'il ne l'est pas... L'autre jour, le midi même, je dégustais avec mon fils une Cuvée. Je n'avais même pas mis le nez dedans que mon fils de 17 ans me dit booooo, mais ça sent mauvais... Alors, comme je suis une professionnelle, j'aère le vin, je le carafe et toujours rien de magique ne se présente... Je le laisse pour le redéguster le soir... Et, toujours boooo. J'attrape une seconde bouteille du même vin et toujours booooo... Puis, 3 jours plus tard, je suis sur instagram et là une influenceuse aux nombres importants d'abonnés publie sur ce vin ! Mérites et Gloires !!! Bah non aucune gloire !! Alors, merci d'écrire ce genre d'article. Car voilà avec la venue sur le marché des vins dit nature, des goûts en tout genre sont appréciés et deviennent à la mode... Ben non je suis désolée, l'odeur de souris c'est pas du luxe, le phénols n'ont plus ! Je n'ai rien contre les vins bio ou autres j'ai été pendant 10 ans vigneronne en AB. Mais, tout comme la malbouffe avec des produits vides de saveurs et de vitamines, les vins qui puent et qui n'ont pas de structure doivent pour moi en tout cas ne pas être mis en avant. Tellement de supers petits et bons vins devraient être reconnus au contraire de ce qui se joue en ce moment. Même si il faut des goûts pour tout le monde et que cela peut plaire. La gastronomie française a bien compris cela. L'équilibre des saveurs est tout aussi important dans la dégustation de vin. Aujourd'hui, je suis rédactrice web spécialisée dans le contenu vin. Petit à petit je me retire de ce monde de la dégustation car je suis déçue d'être dirigée par des entreprises extérieures au monde du vin qui n'y comprennent rien à rien. Mon installation en rédaction web se destine aux propriétés viticoles qui font du vin de qualité pour que leur site internet soit très bien positionner et que justement ils vendent leur bon vin aux internautes !
Signaler ce contenu comme inapproprié
Louise Le 28 janvier 2022 à 13:12:33
Et que penser de ceux qui sous traitent leurs articles ou simplement recopient les communiqués de presse établis par les domaines sans se poser la moindre question.
Signaler ce contenu comme inapproprié
vitijob.com, emploi vigne et vin
Gironde - CDD Château de La Rivière
Vaucluse - CDI PUISSANCE CAP
La lettre de la Filière
Chaque vendredi, recevez gratuitement l'essentiel de l'actualité de la planète vin.
Inscrivez-vous
Votre email professionnel est utilisé par Vitisphere et les sociétés de son groupe NGPA pour vous adresser ses newsletters et les communications de ses partenaires commerciaux. Vous pouvez vous opposer à cette communication pour nos partenaires en cliquant ici . Consultez notre politique de confidentialité pour en savoir plus sur la gestion de vos données et vos droits. Notre service client est à votre disposition par mail serviceclients@ngpa.fr.
Edito
© Vitisphere 2025 -- Tout droit réservé