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Ce que disent vraiment les analyses des "pisseurs de glyphosate"
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Avis d'expert
Ce que disent vraiment les analyses des "pisseurs de glyphosate"

6 848 prélèvements d’urine ont été réalisés sous contrôle d’huissier au cours de la campagne glyphosate. La molécule a été retrouvée dans 99 % d’entre eux par test Elisa. Le laboratoire d'oenologie Dubernet revient sur la méthode de l’étude et ses conclusions.
Par Marion Bazireau Le 18 janvier 2022
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Ce que disent vraiment les analyses des
«

Le protocole de l'étude et la méthode me semblent fiables. La publication fait notamment état de résultats équivalents entre les méthodes GC-MS, LC-MS, HPLC et Elisa, montré par plusieurs autres publications » assure Vincent Bouazza, Responsable Unité Analyses Fines des laboratoires d’œnologie Dubernet, interrogé par Vitisphere sur les premiers résultats de la campagne glyphosate

De 2018 à 2020, 6 848 prélèvements d’urine ont été réalisés sous contrôle d’huissier puis analysé par laboratoire allemand Biocheck via un test Elisa. Les résultats de la campagne viennent d’être publiés dans la revue Environmental Science and Pollution Research.

Ils indiquent que la molécule est présente dans l’urine de 99 % de la population française, avec des niveaux plus élevés chez les hommes, les agriculteurs, et particulièrement ceux travaillant dans un environnement viticole.

« Les limites de quantification sont très basses : 0,075 ng/mL soit moins de 0,1 µg/L. A titre d'exemple, en France le glyphosate est généralement recherché dans les vins avec des limites de quantification de l'ordre de 10 à 50 µg/L » poursuit Vincent Bouazza.

Conclusions trop marquées

Les conclusions tirées de l'étude par ses commanditaires lui semblent en effet trop marquées. « Si on regarde par exemple la conclusion sur la consommation de nourriture bio, ils disent que les participants déclarant manger à plus de 85 % bio présentent des teneurs inférieures que les autres participants. Or en regardant les données, les résultats sont de 1,17+/- 0,80 pour ceux qui ne mange pas du tout bio, 1,19+/-0,84 pour ceux mangeant bio, 1,21+/-0,85 pour ceux mangeant moins de 85% bio, et 1,16+/-0,80 pour ceux mangeant plus de 85 % bio, détaille le scientifique, concluant que les tous ces résultats sont identiques en tenant compte de l’écart-type. Ils auraient aussi bien pu dire dans ce cas que le niveau est plus bas pour les personnes ne mangeant pas bio du tout (1,17) que pour les personnes mangeant bio (1,19) ! » illustre Vincent Bouazza.

Différence perceptible pour les agriculteurs et viticulteurs 

Pour les agriculteurs et les viticulteurs, il reconnaît que la différence est un peu plus perceptible : 1,29 et 1,56 respectivement contre 1,19 en moyenne nationale. « Mais elle reste du même ordre de grandeur, et il serait intéressant de connaitre l'âge des agriculteurs et/ou viticulteurs ayant participé à l'étude. En effet la moyenne générale des 16-39 ans est de 1,44 µg/L et celle des 40-49 ans est de 1,26µg/L, donc plus vraiment différente de celle des agriculteurs s'étant porté volontaires qui doivent majoritairement se situer dans ces tranches d'âge ».

Vincent Bouazza suppose en outre que ces prélèvements sont majoritairement issus d’hommes, dont la moyenne est également plus élevée que la moyenne nationale.

Pour lui, les conclusions de l’étude sont à prendre avec des pincettes. « D'une part on parle de niveaux extrêmement faibles, et d'autre part la présentation des résultats peut être orientée pour faire dire aux chiffres ce que l'on souhaite mettre en avant ».

 

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Tous les commentaires (8)
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scamdoc Le 28 septembre 2022 à 17:52:46
Si le glyphosate n'est pas dangereux, indiquez sur la bouteille son utilisation. Tous les autres produits aux noms bizarres également. Il semble qu'il faut être ingénieur chimiste, épidémiologiste et autres spécialités pour cultiver la vigne. ça interpelle quand même!
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vigmic Le 27 janvier 2022 à 14:30:15
Vigneron de rions. C 'est mon laboratoire habituel qui m'a suggéré d'apporter mes urines qu'ils ont congelées, afin de les envoyer au CHU de Limoges. Le CHU de Limoges n'étant pas le seul habilité en France. Cela dépend de votre région
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VignerondeRions Le 25 janvier 2022 à 14:58:43
@vigmic Je me demandais comment c'était possible que tous ces gens aient autant de glyphosate dans leurs urines, et je me demandais aussi comment faire tester les miennes. Je suis le seul applicateurs, tractoriste, etc, sur mon exploitation de 25 Ha qui utilise un peu moins de 40 l par an de glyphosate 360 (1 à 2 passages sous le rang suivant l'année) c'est possible de le remplacer par 1500 à 2000 l de GNR garantie non CMR dans mes vignes (mais CMR dans les grandes villes ???). Il semble que vous avez la réponse. Comment se fait il que nos institutions agricoles n'organisent pas un grand test avec les agriculteurs (les plus exposés) avec des méthodes d'analyses sérieuses pour rétablir la vérité des faits? Ça m'interpelle vraiment.
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André Heitz (Seppi) Le 20 janvier 2022 à 09:50:08
Le spécialiste du laboratoire Dubernet apporte des éléments d'analyse intéressants, mais il s'est fait berner par les déclarations dans l'article « scientifique ». Des sources concordantes, scientifiques, syndicales (les tests en double réalisés par des FDSEA) et autres (y compris le très anti-OGM CRIIGEN), attestent que la procédure suivie est invalide et a produit des faux positifs en quantité. Le contrôle d'huissier pour les prélèvements relève de l'esbroufe. Il n'y a eu aucune garantie de bon acheminement des prélèvements. Le laboratoire vétérinaire Biocheck, non accrédité pour des analyses biologiques humaines, n'était pas accrédité pour des tests de glyphosate et a utilisé une procédure non accréditée selon ses propres déclarations. Sa limite de quantification alléguée correspond aux indications du producteur du test pour l'EAU, pas pour l'URINE. Des résultats positifs à 99,8 % pour une matière active qui n'est pas utilisée sur les cultures elles-mêmes défient l'entendement. Ce seul fait devrait suffire pour écarter l'étude. Contrairement à ce qui est allégué dans l'article scientifique, ce résultat ne correspond pas à ce qu'on trouve dans la littérature scientifique. Au total, il faut s'interroger sur la pertinence et la motivation de cet article. Compte tenu de l'ancienneté des controverses sur le glyphosate, il y a des éléments que les auteurs de l'article et organisateurs des campagnes de prélèvements d'urine ne pouvaient pas ignorer. Le CRIIGEN nous l'a du reste prouvé de manière éclatante. Plus sur mon blog.
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MG Le 19 janvier 2022 à 18:39:05
La méthodologie est biaisée dès le départ et les chiffres sont torturés pour correspondre a ce que souhaite celui qui paye l'étude. Bref, rien de nouveau.
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vigmic Le 19 janvier 2022 à 08:38:45
Viticulteur de 73 ans sur une surface de 63 ha, j'utilise le glyphosate depuis sa sortie, soit une quarantaine d'années. je suis surpris de voir autant de personnes positive au glyphosate. Après l'émission "Cash investigation" d'Elise Lucet ou les peoples tel que Julie Gayet et d'autres étaient tous positifs aux glyphosate, j'ai donc fait les miennes qui se sont révélées négatives. En fait il y a analyses et analyses! Les miennes ont été faites au CHU de Limoges qui utilise la technique de la chromatographie couplée à la spectrométrie. Le laboratoire allemand Bio Check utile le test Elisa qui n'est pas précis et dont tous les échantillons se révèle positifs. A noter que le laboratoire allemand appartient à Monika Kruger, militante anti Monsanto.
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Chauveau Jean Yves Le 19 janvier 2022 à 06:59:25
La méthode, à ses doses infime détecte des faux positifs dans l'urine, bien plus que dans l'eau. Pour l'urine le seuil de détection du fabricant est 8 fois supérieur à l'eau. Les tests des pisseurs ne respectent pas le protocole du fabricant. Détail sur twitter : nos champs futurs Une conférence de presse est organisée le 19/01/2021 à 14 h 45 par Fnsea Centre Val de Loire et FRSEA Bretagne
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Benji Le 19 janvier 2022 à 00:11:21
Des vraies journalistes démontreraient que les analyses de biocheck son mensongères
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