Nous avons mis en évidence de nombreuses failles dans le processus de sélection des études universitaires dans le rapport d’évaluation pour le renouvellement (RAR) de l’autorisation du glyphosate actuellement en consultation depuis le 24 septembre et jusqu’au 22 novembre » tempête François Veillerette, porte-parole de Générations Futures.
Pour la première fois, l’association a décompté et analysé les motifs d’exclusion de centaines d’études scientifiques du RAR préparé par les agences réglementaires néerlandaise, hongroise, française et suédoise.
Seuls 3 % des 7 188 études publiées dans les revues scientifiques internationales sur le glyphosate au cours des dix dernières années sont jugées pertinentes et pouvant être utiles pour l’évaluation de la molécule.
« Rien qu’à la lecture du titre et du résumé, les agences ont écarté des études pourtant pertinentes sur les effets du glyphosate au niveau moléculaire et cellulaire présentées lors de conférences internationales » regrette Pauline Cervan, toxicologue ayant planché sur le rapport, craignant que ce soit le cas dans la majorité des dossiers d’évaluation des pesticides.
Au final, 30 études sur le glyphosate, soit 0.4%, sont jugées « fiables sans restriction » dans le RAR. « Aucune n’a pesé dans l’évaluation des critères d’exclusion du règlement 1107/2009 (propriétés cancérogènes, mutagènes et reprotoxiques, et perturbateurs endocriniens) et aucune n’a été considérée comme pouvant conduire à la définition d’une dose sûre d’exposition » dénonce Pauline Cervan.
La toxicologue ajoute que dans le même temps les agences considèrent comme acceptables des études de l’industrie ne répondant pourtant pas aux exigences des lignes directrices de l’OCDE.
Générations Futures demande aux autorités de revoir leur approche avant l’éventuelle réhomologation du glyphosate fin 2022.