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Management
7 pistes pour fidéliser vos ouvriers

Petits domaines ou grosses entreprises, dévoilent ce qui leur permet de garder leurs meilleurs salariés. Des solutions pas forcément coûteuses.
Par Clément L Hote Le 05 janvier 2022
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 7 pistes pour fidéliser vos ouvriers
1
. La reconnaissance

Philippe Augis, producteur de vins de Touraine et de Valençay sur près de 19 ha, s’estime chanceux. « J’ai un seul permanent, un ouvrier très compétent, qui fait de la mécanique. Il est connu dans les environs. Demain, s’il part, il est recruté dans les deux jours.» Et Pourtant : « il travaille chez moi depuis 2003 ». Comment expliquer cette longévité ? « Je mets son travail en avant dès que possible. Souvent il fait visiter l’exploitation aux clients, ce qui lui permet de parler de son métier.» Le genre d’attention qui compte.

Au château Montrose, à Saint-Estèphe (Médoc), Hervé Berland en sait quelque chose. « Quand je suis arrivé, des ouvriers trouvaient que personne ne s’intéressait à leur travail. » Le gérant de ce cru classé décide alors de multiplier les rencontres avec le personnel, et organise un grand rendez-vous annuel. « Ce jour-là, on fait un break à 11h dans une grande salle, pour déguster le dernier millésime. L’ensemble des 75 salariés est convié, femmes de ménage comprises, et tout le monde peut prendre la parole. Chacun peut ainsi visualiser le résultat de son travail, et prendre conscience de ce qu’il apporte au vin fini. » Dans ce château, les départs précipités « sont très rares ».

2. La confiance

« Notre seul ouvrier permanent est là depuis 28 ans, se réjouissent Bernard Duvergé et son fils Corentin, exploitants à Jugazan (Bordelais). Il a de très bonnes idées, et prend beaucoup d’initiatives. Nous lui faisons entièrement confiance. Cela fait avancer l’exploitation, et il sent l’importance de son travail en retour. On ne se dispute jamais. »

Idem chez Philippe Augis. « Je dis tout à mon ouvrier. Même sur les aspects financiers de l’exploitation. Et je ne le surveille jamais, car je sais que le travail est fait, que ça lui tient à cœur. Cette relation est primordiale. »

Un critère qui prend de plus en plus d’importance, selon Fabrice Jacquet, responsable administratif de la maison Louis Latour (Beaune) et responsable de la commission sociale de l’Union des Maisons de Vin de grande Bourgogne (UMVGB). « Le niveau d’études monte chez les ouvriers viticoles, ce qui va de pair avec une recherche d’autonomie. Beaucoup veulent travailler la vigne, mais aussi faire du vin. Une tâche répétitive peut vite lasser, et il est d’important de proposer de la polyvalence, donc de faire confiance. »

3. La proximité

Au domaine des Deux Roches, propriétaire de plus de 60 ha dans le Mâconnais (Bourgogne), on compte « beaucoup d’ouvriers présents depuis plus de 10 ans », confie Julien Collovray, co-gérant. L’une des clefs de ce succès : « on a toujours bossé avec nos équipes. On tient à cette proximité. Cela se complète par des moments de convivialité, comme des repas de fin d’année ». Des gestes simples qui font parfois la différence. De son côté, Philippe Augis « prend un café tous les matins en saison » avec son ouvrier. Il pourrait s’en passer, « mais cela permet de resserrer les liens. Il faut mettre un peu d’humanité dans nos métiers. »

4. La sécurité au travail

On le sait, le travail de la vigne est usant, et au château Montrose, « on est là pour amener les salariés au bout de leur carrière, en bonne santé », assure Hervé Berland. « Nous proposons des formations aux gestes et postures. On incite les ouvriers à s’échauffer le matin, et on leur propose régulirement de changer de poste. » L’exploitation va encore plus loin. « Nous mettons gratuitement une salle de sport à disposition des salariés. Ainsi que du matériel comme des exosquelettes ». Dans la même veine, le sujet des phytos fait aussi partie des préoccupations. « Quand nous avons annoncé notre passage au bio [en pratique mais non certifié, ndlr], en 2019, les délégués du personnel ont applaudi. Pour eux, certains produits posaient de plus en plus problème. »

5. Un cap

« Chez nous, le travail est organisé ; ce n’est pas la pagaille. Il y a une idée de performance. Les salariés n’ont pas l’impression de venir pour rien. Ça donne du sens », témoigne Julien Collovray. Hervé Berland, du château Monrose, renchérit. « Nous menons une politique environnementale avant-gardiste avec une équipe recherche et développement dédiée. » Production d’énergie photovoltaïque, traitement autonome des effluents, tracteurs électriques... « Tout cela est vécu comme une fierté par les ouvriers. ». « On investit beaucoup dans les outils de production, c’est un aspect particulièrement apprécié », ajoute Julien Collovray.

6. Le sens du compromis

« On nous parle souvent d’aménagements d’horaires, de garde d’enfants, rapport Fabrice Jacquet, de UMVGB. La qualité de vie paraît primordiale. Souvent plus que le salaire. » Des demandes à prendre en compte. Ce que Philippe Augis confirme : « quand mon ouvrier me demande une heure, je lui accorde toujours. » Des petits arrangements qui ne doivent pas s’arrêter aux horaires, estime Bernard Duvergé : « Notre ouvrier emprunte les tracteurs, et récupère tout le bois des parcelles qu’on arrache, soit plusieurs remorques. Ce sont des avantages appréciés. »

7. Le salaire

« Le salaire n’est pas la première motivation», estime Fabrice Jacquet, de l’UMVGB, même si «une rémunération correcte doit bien sûr être maintenue ». Ainsi, la commission des affaires sociales qu’il préside, « travaille tous les ans sur une augmentation, via un accord entre les chefs de maisons et les représentants des salariés. » En 2022, « le salaire augmentera de 3 % de plus que l’inflation pour tous les salariés des maisons de vin. » Sans compter « les primes et avantages qui gonflent le salaire annuel dans les grandes maisons ».

Dans le Bordelais, Bernard et Corentin Duvergé augmentent le salaire de leur ouvrier de 2 à 3% tous les ans, depuis 28 ans. « Il a commencé au Smic puis est monté chaque année de 20 à 30 €/mois. Aujourd’hui, cela représente 2253€ brut par mois. » Au domaine des Deux Roches, « les permanents sont rémunérés plus de 1 € de l’heure au-dessus du Smic dès leur arrivée. Ils bénéficient aussi de téléphones et de voitures de fonction.» 

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Amédée Le 23 janvier 2023 à 10:20:55
Une évolution constante et appréciable dans le secteur. Sorti après BTS viti-oeuno de Beaune en 1967. Je constate avec joie cette progression propriétaire et encadrement. Bon travail.
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