Augmenter la hauteur de tronc peut permettre de lutter contre les évènements extrêmes tels que le gel et les fortes chaleurs » indique Laure de Rességuier, ingénieure d’étude à Bordeaux Science Agro, ce 7 décembre lors du douzième forum environnemental des vins de Bordeaux. La chercheuse a conduit des relevés de températures à quatre hauteurs au-dessus du sol (30, 60, 90 et 120 cm) au niveau de pieds de vignes situés dans des parcelles présentant soit un sol travaillé, soit un sol enherbé. Les résultats sont intéressants « sur des journées extrêmes, comme les nuits de gel ou les journées de fortes chaleurs » note Laure de Rességuier.
Durant la nuit de gel du 27 avril 2017 (la température tombant jusqu’à -3°C à 5 heures du matin), le suivi des courbes de température horaire montre que « la température est plus froide lorsque l’on est plus proche du sol. Le gradient est plus important sur la modalité enherbée, avec 1,7°C de différence entre 120 et 30 cm (et un peu moins pour la modalité travaillée, avec 0,9 °C de différence) » rapporte la chercheuse, notant que la modalité enherbée serait plus chaude grâce à « l’enherbement qui limite les remontées de chaleur dans la nuit ». Pour l’analyse d’une journée à +38°C le 23 juillet 2019, « on constate aussi un gradient de températures. Elles sont plus élevées lorsque l’on est plus proche du sol (jusqu’à 45°C pour la modalité enherbée, 43°C pour celle travaillée, mais les effets du travail du sol ne sont pas systématiques) » note Laure de Rességuier.


« Finalement, augmenter la hauteur du tronc permettrait de réduire les températures maximales dans la zone des grappes » résume la chercheuse, qui indique qu’à l’origine, « on s’est demandé si augmenter la hauteur du tronc ne permettrait pas de lutter un peu contre le changement climatique ». Mais en termes d’écart de maturité, les mesures indiquent que le différentiel obtenu n’est pas significatif, s’élevent à trois jours. « Augmenter la hauteur du tronc ne permettra pas d’augmenter significativement le cycle végétatif » conclut l’ingénieure d’étude.