'une manière ou d'une autre, le manque était dans toutes les conservations des allées de ce salon Sitevi. Si le vin fait défaut dans les cuves après l’éprouvant millésime 2021 et si les tensions sur les matières premières poussent à l’inflation tarifaire (bouteilles en verre, engrais, piquets métalliques...), ce sont aussi les bras qui manquent pour construire l’avenir de la filière vin. Croissantes, les difficultés de recrutement ne sont pas nouvelles dans le milieu viticole. Les tractoristes constituent une denrée rare depuis longtemps, et le recours à des prestataires de service pour compléter, voire remplacer, les travailleurs saisonniers et permanents dans le vignoble répond autant à un besoin de déléguer une lourde charge (à la fois administrative et de management) qu'à un manque de candidats.
Touchant désormais des postes techniques de chef de culture et de maître de chai, cette crise des vocations n’est pas propre à la filière vin : toute l’agriculture est touchée, mais aussi la restauration et l’hôtellerie. La pénibilité et la valorisation de ces métiers semblent expliquer une partie de la situation. La crise covid exacerbe le souhait de nombreux salariés de donner un nouveau sens à leur carrière et de recentrer leur vie sur d’autres priorités que leur métier. Dans un contexte où les candidats se font rares, les employeurs doivent adapter leur discours : ne plus proposer une offre d’emploi, mais un projet global intégrant la qualité de vie du candidat et pouvant s'adapter à ses attentes (allant de la flexibilité des horaires au développement durable). Pouvant heurter la vision d'exploitants se donnant corps et à âme à leur entreprise, ces nouvelles approches semblent incontournables pour redonner de l'attractivité et de l'envie aux nobles métiers du vin. Le but étant de ne pas laisser se croiser offres et demandes d’emploi. Ces dernières existant bien, comme le montre le job dating organisé pendant le Sitevi par les équipes de Vitijob : avec une quarantaine postes pour 200 candidats.