'organisme de surveillance de la concurrence en Chine vient d’imposer une nouvelle série d’amendes aux géants technologiques Alibaba et Tencent dans le cadre de la répression des monopoles.
Selon une annonce gouvernementale de l'Administration nationale de la régulation des marchés (SAMR), Alibaba, Tencent, Baidu, Suning et d'autres sociétés doivent verser un total de 21,5 millions de RMB (2,98 millions d’euros) d'amendes pour avoir omis de divulguer 43 transactions. Ils sont soupçonnés d’avoir violé les règles de la libre concurrence. Parmi les violations pointées du doigt par l’organisme de surveillance chinois, deux d’entre elles concernent l'investissement massif il y a quelques années de la part d’Alibaba et de Tencent dans deux plateformes de commerce électronique de boissons alcooliques. Le premier a injecté 290 millions $ (257 M€) dans le premier détaillant électronique chinois de vins et de boissons, 1910.cn, tandis que le second a investi dans la plateforme de commerce de boissons B2B Yijiupi.
En 2018, Alibaba a investi 2 milliards de RMB (257 M€) dans le détaillant de vins et spiritueux en ligne 1919.cn, basé à Chengdu, afin de tirer profit d’un nouvel essor de la demande de vins importés en Chine. Son principal concurrent, Tencent, a misé l'année suivante sur une jeune plateforme B2B pour les vins et spiritueux, Yijiupi, y consacrant un investissement de 80 millions $ (71 M€). Dans les deux cas, l'organisme de surveillance antitrust a estimé que les deux transactions n'étaient pas conformes aux lois antitrust chinoises. Par conséquent, chaque société devra s’acquitter de 500 000 RMB (69 440 €) respectivement au titre de ces transactions. Ces amendes font pâle figure en comparaison de l'amende record de 2,8 milliards $ (2,49 milliards €) infligée à Alibaba par les autorités antitrust au début de l'année pour avoir abusé de sa position dominante sur le marché. « Il est rare que l’autorité de régulation remonte aussi loin dans le passé. Mais il est vrai qu’auparavant, un grand nombre d'entreprises ne déclaraient pas leurs transactions conformément à la loi », a déclaré à la South China Morning Post, Zhai Wei, directeur général du Centre de recherche sur le droit de la concurrence auprès de l'Université des sciences politiques et du droit de Chine orientale à Shanghai.