’ex-PDG Jean Albrecht revient devant les juges presque dix ans après la liquidation, en 2012, de l’entreprise de négoce de vins d’Alsace Lucien Albrecht SA qu’il dirigeait. Selon les calculs des parties civiles, le cumul des créances présentées par les 137 vendeurs de vrac et de raisins défendues par l’Association des viticulteurs d’Alsace et les quatre domaines représentés par la Confédération paysanne, avoisine quelque 7 millions d'euros sur un passif de 12,5 millions €.
Rendu en février 2020, le premier jugement avait condamné Jean Albrecht à trois ans de prison avec sursis et à une interdiction définitive de diriger et de gérer une société commerciale pour avoir surévalué ses stocks et « sciemment » présenté des comptes inexacts.
Quand le scandale Albrecht a éclaté, « jusqu’à presque la moitié du vin en vrac alsacien, négocié à la propriété, transitait par la SA Albrecht » avant d’être revendu à perte. « Les impayés aux vendeurs ont causé beaucoup de désarroi dans les familles des vignerons » rappelle la Confédération paysanne dans un communiqué. « Le tribunal correctionnel de Colmar a globalement considéré que le seul préjudice se borne aux impayés de récolte. Impayés qui le resteront étant donné l’insolvabilité de la SA Albrecht. A l’exception de quelques victimes de chèques en bois, le tribunal a étonnement considéré que la seule victime des agissements de Jean Albrecht était la SA dont il était gérant ! ».
Le syndicat attend de la Cour d’appel qu’elle revienne sur ce jugement qu’elle qualifie « d’absurde » et accède aux réparations morales et matérielles réclamées par les parties civiles.