’après les dernières données, pour le troisième trimestre de cette année, le marché chinois du vin s’est de nouveau contracté. Les indicateurs montrent une faible dynamique de croissance et un temps de récupération plus long que prévu. De janvier à septembre 2021, la Chine a importé des vins d’une valeur de 1,27 milliard de dollars (1,09 Md €), soit 569 millions de dollars (491 M€) de moins que pendant la même période en 2020, année de la pandémie, selon les données publiées par Huajing Research. Le volume des importations a également chuté de 17,7 millions de litres pour passer à 329,4 millions de litres.
Au mois de septembre, prélude à la période habituellement la plus dynamique pour les ventes de vins en prévision de la fête nationale, de la fête des célibataires, de Noël et du Nouvel An chinois de 2022, les importations se sont détériorées, avec une baisse de 13,4 % en valeur et de 9 % en volume, signes d'une demande médiocre. Même si, sur la base des données d'importation pour le troisième trimestre, les quatre principaux pays fournisseurs de vin en Chine ont tous enregistré des croissances, leurs gains n'ont pas compensé les pertes subies par les vins australiens. Ces derniers ont, en effet, laissé un vide suite à l’imposition de droits antidumping de 218% qui ont bouleversé la place de l’Australie en Chine. Les données douanières ont montré qu'en termes de volume, les importations de vin français en bouteille ont augmenté de 25 %, tandis que les importations de vin chilien ont bondi de 36 %. L'Espagne a encore gagné 62 % en volume alors que l'Italie a enregistré une croissance notable de 52 % au troisième trimestre de l'année.
De leur côté, les exportations australiennes de vin vers la Chine ont chuté de 99 % en volume au troisième trimestre. La Chine a officiellement imposé des droits antidumping allant jusqu'à 218 % sur les vins australiens en mars, compromettant ainsi un marché d’une valeur de 1,3 milliard de dollars australiens (832 M€). Jusque-là, la Chine représentait le marché d'exportation le plus rentable pour les vins australiens. Plus globalement, le déclin pourrait être lié à des achats plus prudents de la part des opérateurs chinois, les résurgences de cas de Covid-19 étant devenues la nouvelle norme dans un contexte de réouverture prudente. En cas de nouveaux foyers du virus, les grands rassemblements et banquets, moteurs essentiels des ventes de vins avant la pandémie, sont bien plus restreints, avec pour effet de freiner les ventes de vins. La récente flambée dans le nord et l'est de la Chine, y compris dans les villes de premier rang comme Pékin et Shanghai, s'est propagée en direction d'autres villes, ce qui fait craindre l’extension de l’épidémie. Cette situation aura probablement un impact négatif sur les ventes de vin au cours des trois derniers mois de l'année.