a décision a été annoncée le 26 octobre à l'issue d'une réunion à Genève, quatre mois après que l'Australie a déposé sa première plainte auprès de l'organisme chargé du commerce international. En cause : les droits antidumping imposés par la Chine sur les vins australiens (jusqu'à 218 %), qui ont coûté des centaines de millions de dollars à l’Australie. Les dernières données publiées par Wine Australia montrent que les exportations de vin australien vers la Chine ont chuté de 77 % pour s'établir à 274 millions de dollars australiens (176,3 M€) au cours des 12 derniers mois se terminant en septembre. Ce montant ne représente qu'un cinquième du pic de 1,3 milliard de dollars (835,5 M€) atteint précédemment par les exportations. Par conséquent, les droits de douane chinois ont réduit de 24 % le total des exportations australiennes de vin.
Lors de la réunion du 26 octobre, l'Australie a expliqué sa demande en se disant « déçue de ne pas avoir vu de mesures concrètes de la part de la Chine pour répondre à ses préoccupations » mais que « ses liens économiques et communautaires avec la Chine lui tiennent à cœur et elle reste ouverte à de nouvelles discussions avec la Chine, en vue de résoudre les problèmes soulevés par l'Australie ». De son côté, la Chine affirme vouloir « défendre avec fermeté » sa position et regrette la décision de l'Australie. « La Chine défendra avec fermeté ses mesures légitimes dans le cadre de la procédure et est convaincue qu'elles sont conformes aux règles de l'OMC en la matière. La Chine reste ouverte au dialogue avec l'Australie en toute bonne foi, dans l’objectif de trouver une issue positive à ce différend », indique-t-elle.
Suite à la demande de l'Australie auprès de l'OMC, Tony Battaglene, directeur général d’Australian Grape and Wine, a déclaré à l'AFR : « Nous n'en tirerons pas de solution miracle. Elle ne résoudra pas le problème à moins que les relations internationales ne s'améliorent. Mais elle nous offre une porte de sortie : elle donne à tout le monde la possibilité de se serrer la main, de se réconcilier et de passer à autre chose. Et de montrer à nos clients que nous ne subventionnons pas notre production ». Les relations entre les deux pays ont atteint un niveau historiquement bas après que le premier ministre australien Scott Morrison a demandé en avril dernier une enquête indépendante sur l'origine du coronavirus.
Depuis, les deux pays sont engagés dans une guerre commerciale caractérisée par une escalade des représailles, chacun imposant des droits de douane sur les principales exportations de l’autre. L'Australie a bloqué la 5G, le silicium métal, l'acier et le cuivre chinois, tandis que la Chine a riposté en imposant des droits de douane sur le bœuf, l'orge, le charbon, le bois, le vin et le homard australiens. Avant l'imposition des droits de douane, l'Australie était le plus grand pays fournisseur de vin en Chine, représentant près de 40 % du marché chinois du vin importé. Mais les droits de douane ont eu pour effet de fermer les portes du marché chinois au vin australien, réduisant sa part à seulement 6 %.