i les vapeurs de soufre, au sommet, et les descentes de lave, éloignées des zones cultivées, ne posent pas de problème, les pluies de lapilli (NDLA : gravillons d'origine volcanique) et de cendres sont problématiques cette année en Sicile. Ces projections de l'Etna rendent les routes glissantes, bouchent les canalisations, enrayent les engins agricoles, abiment les toitures et le matériel... Mais aussi le vignoble.
« Sur la vigne, les lapilli agissent comme des grêlons. Qui non seulement blessent les feuilles et les fruits, mais en plus ne fondent pas. Quant aux cendres, elles restent collées » décrit Rocco Trefiletti, viticulteur à Linguaglossa, propriétaire du domaine Aìtala en Etna DOC. Sur ses 3 hectares de vigne certifiées bio, le vigneron balaie cette poudre noire avec un souffleur à dos thermique, directement dans les vignes. Quand ces pluies de sable noir ont lieu après la véraison, il en reste sur le raisin à la vendange. « S’agissant de particules inertes, elles n’affectent pas la qualité du vin, puisqu’elles sont éliminées au collage » explique-t-il, mais le surcoût induit est important. « 4 000 €/ha » affirme son confrère Marco Nicolosi Asmundo, du domaine Barone de Villagrande, qui, pour limiter l’impact, a anticipé cette année lors de la taille en laissant plus de feuilles, pour protéger sa vigne.
Rocco Trefiletti considère que le volcan « donne plus qu’il ne prend ». En effet, même si ces lapillis abrasifs ouvrent des portes d’entrée aux parasites et qu'il faut plus trier et traiter, les pluies de l’Etna sont à long terme, une richesse pour la fertilisation minérale des sols. Ces projections étant riches en potassium, fer, magnésium, manganèse... De plus, cette matrice volcanique offre un bon drainage à la vigne.