Les spécificités de la filière viticole (bassins de production, présence d’IG, difficultés de quantification de l’immatériel…) limitent l’usage des indicateurs de coûts de production par les acteurs » indique le récent rapport publié par FranceAgriMer sur l’« état des lieux des données de coûts de production agricoles ». Dans la filière vin, « l’usage d’indicateurs de coût de production sera d’autant plus limité que le "degré d’immatérialité" sera fort (déconnection plus importante entre prix de vente et prix de revient) » notent les experts, soulignant que la spécificité du vignoble français est de reposer sur les Signes d’Indication de Qualité et d’Origine (SIQO).
Ainsi 90 % de l’offre de vins français affiche Indication Géographique Protégée (IGP) et Appellation d’Origine Protégée (AOP). Or, « les Indications Géographique impactent les zones et modes de production, limitent les rendements et sont dans une logique de "Vins de terroir" qui expriment les patrimoines matériels et immatériels (sols, cépages et savoir-faire) dans une logique de distinction, d’originalité et d’excellence. Entre la dénomination régionale, générique, et la dénomination communale, spécifique, les prix peuvent varier dans des proportions importantes, et cela pour des raisons de notoriété, autres que les coûts de production » analyse le rapport.


« L’environnement du vin permet une valorisation de 5 à 100 fois plus que le coût de production selon la typicité du terroir et sa qualité, l’histoire, le savoir-faire, la notoriété…» estimait déjà le député-maire de Cahors, Michel Roumegoux, en décembre 2008, dans son « Plan Stratégique de valorisation de la filière vitivinicole Française à l’Horizon 2020 ». Dans le rapport de 2021, les expertes estiment que « le coût de production n’est pas l’unique élément constitutif du prix du vin et le patrimoine immatériel peut représenter une part importante pour certaines Appellations premium ou Marques ». Et d'ajouter que « la valorisation de la viticulture ne peut se résumer à la vente de produits ; elle résulte de la qualité du terroir, des cépages, des savoirs faire de la vinification à la commercialisation, mais aussi de tout l’environnement de la vigne et du vin : image, statut social, part de rêve, convivialité, dimension culturelle, patrimoniale, touristique, qualité de vie, art de vivre à la française, le territoire et les hommes sont étroitement liés. »