entement, mais surement, le label Zéro Résidu de Pesticides (ZRP) s’implante dans les linéaires de vin. Lancée en 2019 dans le vignoble par le collectif Nouveaux Champs, la certification recense désormais huit adhérents dans la filière viticole pour une quinzaine de références actuellement commercialisées. Un nombre qui devrait continuer de croître : « de nombreuses candidatures sont en effet à l’étude » indique Julie Sabourin, l’animatrice de la démarche, qui prévoit sur 2021 la mise en marché de 10 000 hectolitres de vins sous ZRP « avec une vingtaine de références d’ici la fin de l’année ».
Face aux demandes sociétales actuelles, « ZRP, ça tombe sous le sens » résume Thomas Sidky, le président de la cave de Puisseguin Lussac Saint Emilion (165 adhérents pour 900 hectares), qui vient de rejoindre la démarche avec la cave du Marmandais (Lot-et-Garonne). Proposant de premières références ZRP en 2022, la cave bordelaise voit dans ce label une promesse facilement intelligible par le consommateur. « L’intérêt est l’obligation de résultat*, il faut faire ce que l’on dit et prouver ce que l’on fait » souligne Thomas Sidky, qui rapporte que l’outil est également intéressant en interne, dans une logique de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE). « Le label ZRP s’inscrit dans le développement durable, il permet de faire évoluer les pratiques des adhérents, vers moins de produits traçants, en continuant à travailler de manière raisonnée » souligne le viticulteur de la rive droite.
Demandant des investissements conséquents, le label ZRP peut être survalorisé auprès du marché, sans que le collectif Nouveaux Champs puisse actuellement le chiffrer dans la filière vin. « Ce qui est sûr, c’est que nous cherchons à créer de la valeur en production avec le label "Zéro Résidu de Pesticides", nous vendons donc forcément les vins plus chers que le conventionnel » indique Julie Sabourin, qui indique que pour le rayon des fruits et légumes frais, la plus-value est de +30% par rapport au conventionnel.
* : « Depuis plusieurs années, nous mesurons les résidus pesticides sur des bennes de vendange. On se rend compte qu’il y a de moins en moins de molécules, avec une utilisation de cuivre assez tôt dans la saison pour éviter le mildiou mosaïque et un arrêt assez tôt dans la saison des produits systémiques » indique Thomas Sidky.