e félicitant d’une « étape majeure » vers la libéralisation des échanges entre les deux pays, l'Australian Grape & Wine affirme que, malgré la place importante qu’occupe déjà le marché britannique parmi les destinations australiennes, « il reste encore une grande marge de développement pour les années à venir ». Pendant les douze mois se terminant au 31 mars 2021, la valeur des exportations de vins australiens vers le Royaume-Uni a fait un bond de 33 %, pour atteindre 461 millions de dollars australiens (soit 292 millions d'euros), somme qui représente plus de 17 % du chiffre d’affaires global. D’après la Wine & Spirit Trade Association, l’équivalent de 230 millions de bouteilles de vins australiens ont été commercialisées en 2020 chez les cavistes et dans les grandes surfaces britanniques.
« A l’heure actuelle, les vins australiens importés au Royaume-Uni sont sujets à de lourds droits de douane, dont le coût pour les entreprises britanniques est de 16 millions de livres (18,7 M€). Ces droits, auxquels s’ajoute la TVA, se traduisent par un coût supplémentaire de 10 à 11 pences par bouteille (12-13 cts €), selon la teneur en alcool » explique Miles Beale, directeur de la WSTA. « Cet accord devrait apporter une offre élargie au bénéfice des consommateurs et rendre le marché plus compétitif ».
Ce ne sont pas les seuls avantages attendus des deux côtés. Une plus grande souplesse au niveau des procédures d’importation – dont la suppression du fameux certificat VI1 – et la reconnaissance des pratiques œnologiques sont espérées côté australien, tandis que pour les opérateurs britanniques, l’ALE pourrait favoriser les investissements australiens et valoriser le rôle du Royaume-Uni comme plaque tournante des échanges mondiaux de vins. A l’heure actuelle, 80 % des vins australiens importés outre-Manche arrivent en vrac pour être conditionnés à l’aide d’importantes infrastructures de mise en bouteille et de logistique qui représentent 130 000 emplois.
« Cette annonce donne un signal fort de la volonté de parvenir à un accord des deux côtés, et encouragera de nombreuses entreprises vinicoles australiennes à continuer d'investir au Royaume-Uni », estime Miles Beale. Le Royaume-Uni a en effet exporté des vins d’une valeur de 646 millions £ (755 M€) en 2019, dont la majeure partie ont été importés puis conditionnés sur place. « En tant qu’entreprise familiale avec une vision à long terme, cet accord réaffirmera nos engagements en matière d’investissement au Royaume-Uni au profit de notre marque leader [Yellow Tail], nos vins premium et notre pôle de réexportation vers le marché européen » confirme Simon Lawson, directeur de Casella Family Brands.
Il reste à finaliser les détails techniques de l’ALE, ce qui fait dire au directeur de la WSTA que la suppression des droits de douane ne devrait pas intervenir avant la mi-2022. D’ici là, d’autres accords du même acabit progressent. « Les négociations entre la Nouvelle-Zélande et le Royaume-Uni avancent à grand pas. D’autres avec les Etats-Unis et le bloc PTP sont en cours et le gouvernement est en phase de consultations avec le Mexique et le Canada pour éventuellement remettre à niveau les accords bilatéraux existants », précise Miles Beale.