hercheur à l’Institut Agro de Montpellier, Bruno Tisseyre profite de la journée de démonstration de matériel de viticulture de précision organisée à Pézenas fin mai pour enquêter auprès des principaux fabricants de robots, tels que Naïo et Vitibot.
« La demande est en croissance pour du matériel autonome, mais à ce jour seules 20 à 30 unités ont été vendues à des viticulteurs. Alors que 140 robots ont déjà trouvé leur place dans des exploitations de maraîchage en remplacement du désherbage chimique » indique-t-il à l’assemblée. En élevage, plus de 8 000 robots sont déjà opérationnels pour la traite automatique.
En vigne, ces porteurs essentiellement électriques et géolocalisés peuvent aujourd’hui embarquer des outils de travail de sol. « Et nous allons les voir évoluer vers du rognage, de l’écimage, voire des taches plus gourmandes en énergie telles que la pulvérisation » poursuit le chercheur.
On se prend aussi à rêver à des opérations plus complexes telles que la récolte. « Malheureusement, tous les projets de recherche qui ont émergé depuis 30 ans ont fini par se casser la gueule » assure Bruno Tisseyre. « Cette année 7 robots détecteurs et cueilleurs d’asperge ont été vendus en Hollande mais je n’ai pas connaissance d’autres aboutissements, ni en vigne, ni dans le secteur des fruits et légumes ».
En matière de taille, la cave coopérative Vinovalie teste un robot monté sur un porteur New Holland, analysant chaque vigne et taillant de manière non mutilante jusqu’à 1,5 hectare de vigne. Mais rien n’arrivera sur le marché avant encore au moins 3 ans.