2 % des vignerons prennent la décision de fertiliser leurs vignes simplement en les observant, d’après le sondage de Fruition Sciences réalisé auprès d’une cinquantaine de participants à un webinaire ce 18 mai. Les autres se basent sur des cartographies réalisées par proxydétection ou télédétection.
Depuis une dizaine d’années, RVS Consultants propose la première technique en prestation. « Nous installons le capteur GreenSeeker sur un quad ou un tracteur et laissons le vigneron partir rogner ou tondre. Les données récoltées à 10 cm de la végétation nous permettent de leur fournir des cartographies de vigueur très précises » explique son fondateur Richard Vanrenterghem.
Mais cette technique ne permet de balayer qu’environ 10 hectares par jour, quand Fruition Sciences peut survoler 3 000 hectares grâce à la flotte de drones et d’avions de son prestataire l’Avion Jaune. « Bien sûr, nous perdons en précision, avec une résolution à 25 cm, qui ne prend pas en compte le plan vertical du feuillage » indique Sébastien Payen, co-fondateur de Fruition.
En juin 2020, dans l’idée de proposer à leurs clients de tirer le meilleur parti de ses techniques de cartographie, les deux entreprises ont fait des mesures 5 domaines de Bordeaux et de Cognac et se sont rapprochés de l’Institut Agro de Montpellier. Ce dernier a comparé leurs indices NDVI, et développé des algorithmes pour améliorer leur taux de corrélation, en corrigeant notamment les biais liés à la position GPS.
Suite à ces travaux, Fruition et RVS conseillent aux viticulteurs d’alterner la proxy et la télédétection sur une période de 5 à 6 ans pour avoir une bonne visualité de l’hétérogénéité de leur parcellaire et y remédier.
« Les cartes leur indiquent là où il faut ou ne faut pas passer. Elles donnent aussi les surfaces à fertiliser. Aux viticulteurs ensuite de faire faire des analyses de sols ou de pétioles pour savoir pour quel produit opter et combien en apporter » rappelle Richard Vanrenterghem.
Et dans l’idéal, il faudrait aussi qu’ils disposent d’un épandeur capable de faire de la modulation… Pour l’heure, seul 1 % des viticulteurs ouvre ou ferme leur prise de force en fonction de leur géolocalisation.