Les viticulteurs peuvent évaluer la fertilité de leurs sols en réalisant neuf tests simples et rapides, rapporte Stéphanie Flores-Nagant, ingénieure du réseau Dephy Terra Vitis porté par la Chambre d’agriculture de Gironde. Les douze exploitations du réseau ont l’habitude de les mettre en œuvre pour mesurer l’impact de leurs changements de pratique » témoigne-t-elle, en introduction du « Guide de l’auto-diagnostique des sols viticoles » qu'elle vient de publier.
Tout le monde peut en faire autant. Il faut en effet peu de matériel pour évaluer les états biologiques et physico-chimique d’un sol. Il suffit de se doter d’une bêche, d’une bâche, de deux bocaux, d’un grand couteau, d’un slip en coton bio, d’eau oxygénée, d’acide chlorohydrique, et de suivre un protocole souvent très simple. « Les neufs tests sont instructifs et souvent ludiques » assure Stéphanie Flores-Nagant, qui préconise de les réaliser en une seule fois, en fin d’hiver ou au printemps, sur un sol ressuyé, ni gelé, ni trop sec.
Une fois qu'il a réalisé ses tests, le viticulteur peut se positionner sur une grille d’auto-évaluation. Cela lui permet de se poser les bonnes questions. « Le test du boudin révèle une texture plastique, quelle incidence cela a-t-il sur la capacité de ressuyage du sol ? La mauvaise stabilité des agrégats est-elle liée à la structure d’origine ou à l’action mécanique sur le sol ? Je n’observe aucun ver de terre, à quoi cela est dû et que puis-je mettre en place pour corriger ? Pour passer en itinéraire « zéro herbicide », quels outils seront les mieux adaptés ? » illustre Stéphanie Flores-Nagant, qui a aussi intégré à son guide quelques pistes d'itinéraires techniques dont le viticulteur peut s'inspirer pour retrouver des sols en bonne santé.