Des vols de plants, cela arrive. Mais autant, pris au même exploitant, c’est inédit ! ». Une semaine après avoir constaté la disparition de 360 pieds de riesling dans une première parcelle, replantée entre le 20 et 22 avril, et 132 dans une autre, Anne-Cécile Carrer-Hattermann, gérante du domaine Schmitt&Carrer à Kientzheim dans le Haut-Rhin, n’en revient toujours pas.
Le ou les voleurs ont prélevé sans les abîmer deux lignes entières, toutes les pointes, et quelques pieds au hasard dans le premier cas, les trente-trois premiers pieds sur quatre lignes dans le second.


Anne-Cécile Carrer-Hattermann n’est pas seule dans ce cas. Depuis début mai, quatre autres viticulteurs ont été victimes de vols similaires dans le secteur pour des volumes compris entre 72 et 300 pieds de riesling et de pinot noir. Anne-Cécile essaie de comprendre. « Les pépiniéristes ont moins produit anticipant une diminution du rythme de plantation qui ne s’est pas produite. Le riesling est le cépage le plus concerné par cette pénurie. C’est tombé sur nous parce que nous venions de replanter. Ça fait bizarre. Un sentiment d’injustice vous gagne. On prend un petit coup au moral dans un contexte déjà difficile depuis un an. Quand ce type de problème se surajoute, c’est dur à encaisser. On s’interroge alors que nous avons de bonnes relations avec tous nos confrères ».
Le soir du 12 mai, Anne-Cécile Carrer-Hattermann publie un post de rage sur son compte Facebook. Il est partagé plus de mille fois. Le lendemain, des collègues lui signalent une parcelle en train d’être replantée à moins de cinq kilomètres de chez elle. Elle se rend sur place et communique l’information aux enquêteurs. Un suspect est mis en cause. Il aurait reconnu être l’auteur du vol dans au moins deux parcelles. L’enquête devra encore déterminer les contours exacts de son implication, totale ou partielle. Entre-temps, les plants présumés volés ont été éliminés de la parcelle où s’activait le suspect.
Le domaine Schmitt&Carrer va essayer de compléter sa plantation avec des pieds de 2ème choix et un autre porte-greffe qui vont perdre une année de récolte.
« Un sentiment d’injustice vous gagne. On prend un petit coup au moral dans un contexte déjà difficile depuis un an. Quand ce type de problème se surajoute, c’est dur à encaisser » témoigne Anne-Cécile Carrer-Hattermann.