e 17 mai, la commission européenne et le gouvernement américain annoncent conjointement ouvrir des négociations « pour lutter contre la surcapacité mondiale en acier et aluminium ». Visant une résolution du conflit commercial actuel* « avant la fin de l’année ». Dans un communiqué identique, les représentants des intérêts commerciaux américains et européens indiquent « qu’afin d’assurer un environnement le plus constructif possible pour ces efforts communs, ils conviennent d’éviter tout changement sur ces sujets qui pourraient affecter négativement le commerce bilatérale ». Ce qui implique la suspension de toutes taxes sur les vins et spiritueux français sur le marché américain.
« Cette annonce permet d’envisager la suite de l’année 2021 sous un jour plus positif » indique dans un communique le Bureau National Interprofessionnel du Cognac (BNIC), qui se montre prudent : « rien cependant n’est acquis jusqu’à la conclusion définitive d’un accord ». Si les négociations sur le conflit aéronautique Airbus/Boeing ont suspendu pour quatre mois les droits de douanes américains sur les vins et spiritueux, leur retour reste prévu ce 11 juillet si les discussions n’aboutissent pas. « Après la suspension des droits de douane dans le dossier aéronautique, ce nouvel accord trouvé entre l’Union européenne et les États-Unis marque la volonté des deux partenaires de faire évoluer positivement leurs relations, y compris sur le plan commercial » déclare dans un communiqué César Giron, le président de la Fédération des Exportateurs de Vins et Spiritueux (FEVS), qui appelle à une résolution définitive de ces conflits commerciaux.


« Il est absolument essentiel qu’une annonce concrète soit faite sur le sujet à l’occasion de la venue du président Biden à Bruxelles le 14 juin prochain » renchérit le BNIC, faisant référence au premier voyage européen du nouveau président américain, Joe Biden (sommet du G7 en Angleterre les 11-13 juin et sommet OTAN en Belgique le 14 juin). « Les professionnels du Cognac en appellent aux autorités européennes et françaises pour que tout soit fait en ce sens et que les vins et spiritueux cessent enfin d’être les victimes collatérales de contentieux avec lesquels ils n’ont aucun rapport » martèle la filière charentaise, qui affiche sa confiance dans l’avenir si cette épée de Damoclès est levée (voir encadré).
* : Les signataires soulignent « la nécessité de solutions efficaces qui préservent nos industries cruciales et s’accordent sur une voie pour clore le différend ouvert devant l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) à la suite des sanctions tarifaires américaines sur des importations européennes ».
« Le retard d’expéditions accumulé suite à la crise Covid est résorbé » indique le BNIC, rapportant que, sur l’année glissante s’achevant en avril dernier, 213,1 millions de cols de Cognac ont été expédiés pour un chiffre d’affaire de 3,2 milliards d’euros. « Soit une hausse de + 7,0 % en année glissante » souligne l’interprofession, notant « un record d'expéditions ce mois d’avril 2021 avec 18,9 millions de bouteilles expédiées ». Portées par les marchés chinois et américains, les négociants et producteurs charentais estiment qu’« en dépit de dégâts causés par les épisodes de gel qui ont aussi touché le vignoble de Cognac, la filière considère qu’elle continuera à croître en 2021 ».