out au long de l’année 2020, le conseil régulateur de la DOCa Rioja a collaboré avec le cabinet de conseil KPMG pour mettre au point un plan stratégique englobant la période 2021-2025, qui « guidera la prise de décision et la mise en œuvre de nombreuses actions au niveau national et international ». Si la nouvelle feuille de route fait suite au plan 2005-2020, elle s’inspire en partie des événements de 2020, incorporant ainsi des « mécanismes d’atténuation des risques » et mettant l’accent fortement sur la digitalisation du secteur et les ventes en ligne. Globalement, l’objectif est de revaloriser l’appellation et d’accélérer sa croissance internationale pour que les ventes à l’export représentent 44% de la commercialisation totale d’ici 2025, contre 37% en 2019, et que le volume global commercialisé passe de 256 Ml à 312 Ml (+22%). Plusieurs axes stratégiques clés ont été définis, à commencer par une meilleure répartition de la valeur ajoutée tout au long de la chaîne. Pour ce faire, la superficie du vignoble restera quasi stable (+0,2%/66 400 ha), le rapport des stocks sera fixé à 3 (contre 3,8 en 2020) et des contrats pluriannuels devraient porter sur 40% du vignoble. La DOCa ambitionne également de devenir leader dans le domaine du développement durable, l’un des piliers des actions. Dans ce cadre, l’objectif est de réduire de 50% l’utilisation de produits phytosanitaires, de diminuer de 10% l’empreinte carbone et d’atteindre une part de 5% de vins biologiques. Autre axe de développement : l’oenotourisme. La région souhaite porter le nombre de visiteurs à 1,3 million d’ici 2025 (contre 860 000 visites en 2019), date à laquelle elle compte disposer « d’une offre oenotouristique de référence internationale en termes de qualité et de segmentation », pour une dépense moyenne par visiteur de 42€ et 250 caves équipées pour l’oenotourisme. Pour y parvenir, l’accent sera mis, entre autres, sur « l’histoire unique et identitaire » de la Rioja. A savoir, non seulement sa tradition de vieillissement mais aussi la valorisation de sa gamme de produits (vins biologiques, blancs, fines bulles etc) et son terroir. Pour améliorer la perception des vins de Rioja parmi les professionnels, la recherche d’alliances avec le secteur gastronomique sera intensifiée.
A l’export, la Rioja prévoit d’intensifier ses investissements dans les pays à fort potentiel (Chine, Etats-Unis…) et de défendre sa position sur ses marchés matures (Royaume-Uni, Allemagne…) afin de porter à 4% la part en valeur de l’appellation sur les douze principaux marchés internationaux (3,2 % en 2020). Par ailleurs, pour soutenir sa mue technologique, la DOCa va proposer des programmes de formation spécifiques pour améliorer la gestion des ventes en ligne par les bodegas. Dans l’objectif de faire passer de 1% à 4%, a minima, la part de ses ventes en ligne au cours des cinq prochaines années, elle va également rechercher des alliances avec les différentes plateformes (pure players et distributeurs traditionnels) pour faciliter l’accès des vins de Rioja au circuit e-commerce, notamment à l’exportation. Enfin, les perturbations provoquées par le Covid-19 et la plus grande volatilité économique et politique des marchés mondiaux ont amené le conseil régulateur à prévoir des mécanismes pour « identifier et atténuer les risques au niveau des marchés, de l’image, de la réglementation et de l’environnement », dont ceux liés au changement climatique. A l’occasion de la présentation de ce plan stratégique, le ministre espagnol de l’Agriculture, Luis Planas, a affirmé que « l’attitude pionnière dont elle [la Rioja] a fait preuve tout au long de son histoire lui a permis d'anticiper les défis futurs et de devenir une référence pour d'autres régions viticoles et même pour d'autres segments de la production agroalimentaire espagnole ».