a crise sanitaire qui secoue le monde depuis plus d’un an n’a pas épargné la filière viticole. Tout particulièrement, le segment des bulles. Sur l’année 2020, elles ont enregistré une baisse de 9 % de leurs ventes en grande distribution. Les bulles de Loire ne font pas exception.
Leur leader, le Crémant de Loire a subi une chute de 20 % de ses sorties, à près de 3 millions de cols, sur ce marché, revenant ainsi à son niveau de 2017. Sur ce créneau commercial, l’appellation a connu une croissance ininterrompue entre 2010 et 2019, avec un gain total d’1 million de cols.
Heureusement, le Crémant de Loire a un autre atout dans sa manche pour palier la faiblesse de la GD française pendant la crise. Depuis des années, l’appellation a percé à l’export. Sur l’année 2020, elle a commercialisé 12,32 millions de cols sur les marchés étrangers, réalisant ainsi une croissance de plus de 3 %.
L’appellation est devenue la première AOC ligérienne en volume à l’export devant le Sancerre Blanc (plombé par le marché américain) en 2020. L’Allemagne reste son premier marché, avec plus de 8 millions de cols expédiés (+ 5 %), devant le Royaume-Uni (1,6 million, + 8 %). Les Etats-Unis restent la troisième destination (plus de 1,1 million de cols) mais a plongé en 2020 avec un volume quasi divisé par deux.


Ce bon résultat à l’export soutient les échanges entre négoce et production. En dépit de la crise sanitaire et de la baisse de consommation en France, les sorties de chais à fin février étaient stables, à 98 000 hl (sur 7 mois), dont plus de 70 000 via les contrats au négoce, en hausse de près de 10 % par rapport à l’exercice précédent.
En quelques années, le Crémant de Loire s’est imposé comme l’une des appellations structurantes pour le vignoble de la Loire, en particulier en Anjou-Saumur qui en produit plus de 80 %.
Pour continuer à accompagner la croissance des marchés, tout en gérant l’offre et la demande, l’appellation a réduit son rendement annuel en 2020 à 68 hl/ha (au lieu de 74) avec un VCI de 12hl/ha, face à une généreuse récolte qui s’annonçait. Conséquence le volume a été contenu à quelque 170 000 hl commercialisables, et les cours se sont globalement tenus.
Pour 2021, comme pour toutes les appellations impactées par le gel, il faudra attendre quelques semaines pour connaître l’ampleur des dégâts. Mais s’il peut engendrer des soucis à l’échelle de l’entreprise, le gel sera amorti par les stocks. A fin juillet, ils permettaient de couvrir deux exercices.