a demande a bien été portée à Bruxelles et le sujet s’y cristallise désormais. En clôture du Conseil des ministres de l'Agriculture de l'Union Européenne dans la soirée du 23 mars, « la délégation espagnole, avec treize états membres, a informé les ministres du besoin de fonds additionnels pour soutenir la filière vin, qui a été touchée par la crise du covid-19 et les taxes américaines » indique le bilan officiel du Conseil européen.
A l’appui annoncé de ces treize États membres (l’Autriche, la Bulgarie, la Croatie, Chypre, la République Tchèque, la France, la Grèce, la Hongrie, l’Italie, Malte, la Roumanie, la Slovaquie et la Slovénie) s’est ajouté le soutien oral de deux autres pays (le Luxembourg et la Pologne). S’il manque à l’appel deux vignobles : l’Allemagne (qui indique étudier la demande) et le Portugal (ne se prononçant pas en tant que pays présidant le Conseil européen), le score de cette mobilisation est suffisamment haut pour créer un vrai sujet communautaire.


Face à ces demandes, la Commission européenne indique revenir sur le sujet lors du prochain Conseil des ministres, prévu fin avril, indique une source au ministère français de l’Agriculture. « Les États membres indiquent qu’un soutien européen est indispensable pour rétablir l'équilibre sur les marchés. Soit pour financer de la promotion sur les pays tiers, soit pour permettre à nouveau de la distillation de crise ou du stockage privé dans le cadre du PNA (Programme National d'Aide) » indique-t-on au cabinet du ministre Julien Denormandie.
Contactée, la Commission européenne indique que le commissaire européen à l'Agriculture, Janusz Wojciechowski, se déclare « conscient de la situation difficile du marché européen du vin », mais indique que « cette demande doit être considérée à la lumière des difficultés rencontrées par l'économie en général. D'autres secteurs de l'économie sont beaucoup plus durement touchés, comme les secteurs de l'hôtellerie et de la restauration ou du tourisme. Dans l'agriculture, la viande de veau, les fleurs et plantes fraîches ou les pommes de terre transformées ne bénéficient d'aucun soutien du marché de la PAC. Il est difficile dans ces circonstances de justifier l'octroi d'un soutien plus important à un secteur (vin) recevant plus d'un milliard d'euros par an de soutien de l'UE avec une production non périssable. »
Même si la filière vin attend des réponses rapides, la porte semble bien ouverte à Bruxelles, comme le sujet doit être de nouveau mis à l’ordre du jour du prochain conseil des ministres, les 26 et 27 avril prochains.
A noter qu’il n’a pas été question d’un fonds de compensation spécifique aux taxes américaines dites Airbus (ou Trump), l’aide demandée est ici plus globale (incluant la crise sanitaire), sous une étiquette plus eurocompatible.