Notre rapprochement avec les États-Unis a conduit à une suspension tarifaire de 4 mois dans le cadre du différend Airbus Boeing. Il s’agit d’une avancée majeure qui aide nos exportateurs, en particulier la filière viticole française. Et qui nous donne le temps de trouver une solution négociée à ce litige de longue date » pose Valdis Dombrovskis, le commissaire européen au Commerce, ce 9 mars à l’Assemblée Nationale, lors d’une audition sur la nouvelle stratégie politique commerciale de Bruxelles.
Remerciant à cette occasion la Commission européenne pour sa mobilisation, Franck Riester, le ministre au Commerce extérieur, indique que cette avancée rapide « est le fruit de trois éléments ». A commencer par « l’affirmation de notre souveraineté européenne » avec l’application européenne de mesures de rétorsion en novembre (autorisées par l’OMC) qui, pour Franck Riester, « a démontré que l’Europe est décidée à affirmer sa souveraineté et à être considérée par d’autres puissances comme leur égale ». La deuxième clé est « la décision de faire passer le message très clair aux Américains que nous souhaitions la désescalade. Nous avons en permanence été dans la recherche de solutions à ce contentieux » indique le ministre.
Le troisième élément pour Franck Riester, « c’est l’administration américaine qui a changé avec des signaux très forts envoyés (retour dans l’accord de Paris, levée du veto sur la nomination de la directrice de l’OMC, la secrétaire au Trésor se déclarant favorable à une taxation sur le numérique…) ». L'accord transatlantique portant sur une suspension et non une suppression, « maintenant il faut aller jusqu’au bout de la négociation » pointe Franck Riester, qui « compte évidemment sur les services de la Commission et de notre administration pour trouver les voies de sortie par le haut de ce contentieux […] dans les quatre mois qui nous séparent de la fin de la période de suspension ».