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Les députés rendent leur copie sur la sortie du glyphosate
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La messe est dite
Les députés rendent leur copie sur la sortie du glyphosate

Dans son rapport final, la mission parlementaire sur le suivi de la stratégie de sortie du glyphosate plaide pour la mise en place d’un nouveau crédit d’impôt en 2023. Elle demande aussi la publication d’un guide pour aider les agriculteurs à connaître les aides auxquelles ils peuvent prétendre.
Par Marion Bazireau Le 17 décembre 2020
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Les députés rendent leur copie sur la sortie du glyphosate
Saluant l’adoption par le Sénat du crédit d’impôt de 2500€ jusqu’en 2022, la mission estime qu’il faut aller encore plus loin dans l’accompagnement des agriculteurs. - crédit photo : Pxhere
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epuis septembre 2018, 24 députés tentent de clarifier la stratégie de sortie du glyphosate. C’est chose faite, estiment-ils. Après une trentaine d’auditions de représentants des pouvoirs publics, d’experts et d’acteurs du monde agricole, la mission parlementaire d’information commune a remis son rapport final ce 15 décembre.

Les députés expliquent avoir adopté une démarche exigeante à l’égard du gouvernement et obtenu « de nombreuses avancées depuis la publication du rapport d’étape de la mission en novembre 2019. La stratégie de sortie du glyphosate est désormais clarifiée grâce à l’accélération de la mise à disposition des données et à une définition claire des usages qui seront interdits en 2021 » se félicitent-ils.

Révision des AMM

Ils souhaitent que les autorisations de mise sur le marché (AMM) délivrées en 2020 par l’ANSES pour des produits contenant du glyphosate puissent être revues d’ici 2022 en cas d’élément scientifique nouveau ou de découverte d’une nouvelle alternative. Plus généralement, ils veulent étendre la démarche à toutes les substances controversées.

Nouveau crédit d’impôt glyphosate en 2023

Saluant l’adoption par le Sénat du crédit d’impôt de 2500€ jusqu’en 2022, la mission estime qu’il faut aller encore plus loin dans l’accompagnement des agriculteurs. « En viticulture le surcoût moyen annuel entre désherbage chimique et mécanique est estimé à 210 euros par hectare pour les vignes larges et à 408 euros par hectare pour les vignes étroites » rappelle-t-elle.

Elle propose la mise en place d’une nouvelle aide qui pourrait prendre la forme, à compter de 2023, d’un nouveau crédit d’impôt destiné aux agriculteurs se passant de glyphosate, calculé à partir de la perte annuelle d’EBE des entreprises agricoles, de manière à compenser au plus près les surcoûts de chaque exploitation.

Guide financier

Les députés réclament aussi la publication d’un guide d’accompagnement financier sur le site internet « glyphosate.gouv.fr » pour « permettre à chaque agriculteur de connaître les aides auxquelles il peut prétendre en fonction de son exploitation et de ses choix culturaux ».

Ils concluent en demandant une meilleure association des parlementaires à la prise de décision publique sur les questions de phytosanitaires. Ils proposent notamment que 4 d’entre eux, dont 2 appartenant à des groupes de l’opposition, soient intégrés au comité d’orientation stratégique et de suivi Ecophyto.

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Tous les commentaires (8)
mimi Le 22 décembre 2020 à 17:59:30
Ce n'est pas quelques mesurettes du gouvernement qui vont changer le devenir de la viticulture. Il est facile pour certains terroirs de se passer de désherbants; mais pour d'autres la chose devient plus compliquée. De plus, quand on voit le prix au tonneau du Bordeaux en conventionnel et que l'on vous demande de faire encore plus d'effort pour produire un vin Bio qui à l'heure où j'écris ce message est à 850€ du tonneau . Quand tout le monde sera en bio, croyez vous que les prix augmenteront? Je pense que c'est la diversité des façons culturales qui a permis aux viticulteurs de s'en sortir ( agriculture raisonnée, bio ou biodynamie) . De toute manière, Nous n'utiliserons plus de glyphosate, mais les gens mangerons des produits importés d'autres pays qui eux n'abandonnerons pas ce produit et d'autres plus dangereux. Que pensez du devenir des exploitations? La biodiversité prendra le pas puisqu'il n'y aura que des ronces et des friches.
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Vigneronderions Le 22 décembre 2020 à 17:32:14
Pour Benny, tu as raison, mais comme m'a expliqué mon député, éleveur, vigneron, marcheur. Je ne peux plus rien faire ça nous dépasse, c'est politique... En deux mots on sacrifie les paysans pour avoir les voix de ceux qui veulent l'arrêt du glyphosate. Nous ne représentons plus rien, donc il n'y a pas photo dans les choix à faire. Sauf qu'à force de sacrifier tout sur l'hôtel du modernisme, nous n'avons plus d'industrie, bientôt plus de paysans, et des savoirs qui meurent. La reconquête sera très dure.
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Alain3334 Le 22 décembre 2020 à 14:18:01
Dites vous bien qu'au final, le désherbage sera interdit soit parle Gouvernement, soit par certains syndicats viticoles qui voient plus loin que le bout du pneu de la roue avant de leur tracteur... L'exemple de Chateauneuf-du-Pape est probant, dés 2021, le désherbage n'est plus autorisé pour prétendre à l'AOP !
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Alain3334 Le 22 décembre 2020 à 14:14:10
D'une part avoir une aide c'est déjà un bonus et dans ce cas comme celle-ci :"Elle propose la mise en place d’une nouvelle aide qui pourrait prendre la forme, à compter de 2023, d’un nouveau crédit d’impôt destiné aux agriculteurs se passant de glyphosate, calculé à partir de la perte annuelle d’EBE des entreprises agricoles, de manière à compenser au plus près les surcoûts de chaque exploitation." D'autre part il serait temps de comprendre que le fait de désherber (chimiquement et mécaniquement) est un non-sens en agroécologie et que pour les cultures il est préférable de voir les sols s'enrichir plutôt que se dégrader... Mais bon tout le monde de le comprend pas encore !
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Benny Le 19 décembre 2020 à 07:57:06
Je ne comprends vraiment pas nos politiques, pourquoi tant d'acharnement sur un produit moins toxique que la bouille bordelaise? D'un côté ils veulent lutter contre l'érosion, contre le réchauffement climatique, etc... Et en même temps on nous fait la promotion du travail du sol, qui génère de l'érosion, dégagement de CO2 (par les passages répétitif des machines et surtout le sol qui dégage du CO2 lorsqu'il est travaillé), destruction de la matière organique et surtout est très chronophage pour nous, mais ça je crois qu'ils s'en foutent royalement... Travailler plus pour gagner moins, une fois de plus... Sur mon exploitation nous travaillons avec des couverts végétaux permanents ou temporaire (depuis quasiment 35 ans), l'outil glyphosate est très intéressant sur le cavallion, mais également dans le rang, ou un passage a faible dose permet par la suite un semis en direct des couverts végétaux temporaires avec d'excellents résultats! Stockage de CO2, 0 érosion, le sol reste protégé par un mulch de débris végétaux, bref, que des avantages et pourtant nos politiques estiment que c'est pas bien car nous utilisons un produit qu'ils estiment hyper dangereux... Je comprends plus rien... On nous sort toujours les mêmes sondages, qu'une majorité de Français sont pour l'interdiction du glyphosate, mais ce que je remarque, en expliquant correctement son utilisation aux riverains de nos parcelles, les gens sont assez compréhensifs sur son utilisation, d'ailleurs a plusieurs reprises, on m'a demandé si je pouvais pas leur vendre qques litres pour leur cour ou allées ! Je ne sais pas d'où l'INRA nous sort ses chiffres, avec l'efficacité de leurs employés, fonctionnaires qui travaillent au rythme des fonctionnaires, on est sûrement très loin des 250€ de surcoût/ha entre le chimique et le mécanique! J'aimerais bien que cet organisme nous montre comment faire dans des vignes en terssasses ? Fortes pentes ? Ha oui, à l'arrivée des 35hrs, dans la station locale de mon secteur, ils ont abandonné ces parcelles car trop difficiles à travailler! Ce n'est pas un crédit d'impôt qu'il nous faut, mais un produit équivalent avec un coût a l'hectare similaire ! Le crédit d'impôt ne nous servira sûrement pas a grand chose, vu la situation économique de bon nombre d'entreprises viticoles, pour les années a venir on ne sera même plus imposables, encore une annonce purement marketing ! Alors on va encore nous sortir la solution miracle, passez en AB, ça vous permettra de mieux valoriser vos productions, mais quand tout le monde y sera en AB, il n'y aura plus aucune différence de valorisation... Comme l'a bien dit ''cognacxo'', il serait temps que tous ces élus viennent réellement voir comment nous travaillons, qu'ils mettent la main a la pâte (et pas seulement pour la photo), histoire qu'ils savent de quoi ils parlent et des conséquences que ça engendre sur notre activité.
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jmv11 Le 19 décembre 2020 à 07:52:14
Bon...À part saupoudrer des subventions, des crédits d’impôts ou des aides par ci, par là , ils ont prévu quoi de concret pour sortir les viticulteurs du glyphosate ?... Non, parce que là, on se fout de notre gueule...Encore une fois, les gens vont nous montrer du doigt comme quoi on est des assistés, qu’on va encore nous refiler du pognon pour rien car on continuera de traiter ( mais plus au glyphosate...), ..et j’en passe et des meilleures ... Ce qui est comique dans cette article, c’est qu’on s’aperçoit que ce sont des politiques ( donc des gens qui n’y connaissent rien ...ou pas grand chose sur les problèmes des viticulteurs...) qui dictent la façon de faire, après avoir écouté les acteurs du monde agricole ( toujours les mêmes...), les experts ( de Paris...) et les représentants des pouvoirs publics ( les emmerdeurs... qui passent leur temps assis dans une chaise bien au chaud dans leur bureau...et qui ne voient les agriculteurs que comme des manants...En clair: des Énarques...) : 30 personnes environ...pas plus. Et à partir de là, ces députés font leur petite soupe....sans même aller voir d’eux mêmes la réalité sur le terrain...Et ça se dit proche de la France d’en bas, proche du monde rural .....surtout quand on voit les chiffres de surcoût à l’hectare entre désherbage chimique et mécanique: le temps de travail est gratuit?... C’est vrai...j’oubliais...le viticulteur vit d’air pur et d’eau fraîche...au milieu des petits oiseaux qui chantent... Bref...il serait peut être temps qu’ils descendent de leur piédestal et viennent discuter avec les gens du cru...mais ça, c’est pas pour demain. Comme le disait Delpech: on dirait que ça les gêne de marcher dans la boue....
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gz Le 18 décembre 2020 à 20:08:49
ON NE VEUT PAS D'AIDES!! et 408 € de surcout par hectare pour les vignes étroites c'est une BLAGUE!! et qui va conduire le tracteur pendant 4 à 6 mois?? et ils espèrent une "découverte"!...MDR...
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CognacXO Le 18 décembre 2020 à 00:24:52
Bon...À part saupoudrer des subventions, des crédits d’impôts ou des aides par ci, par là , ils ont prévu quoi de concret pour sortir les viticulteurs du glyphosate ?... Non, parce que là, on se fout de notre gueule...Encore une fois, les gens vont nous montrer du doigt comme quoi on est des assistés, qu’on va encore nous refiler du pognon pour rien car on continuera de traiter ( mais plus au glyphosate...), ..et j’en passe et des meilleures ... Ce qui est comique dans cette article, c’est qu’on s’aperçoit que ce sont des politiques ( donc des gens qui n’y connaissent rien ...ou pas grand chose sur les problèmes des viticulteurs...) qui dictent la façon de faire, après avoir écouté les acteurs du monde agricole ( toujours les mêmes...), les experts ( de Paris...) et les représentants des pouvoirs publics ( les emmerdeurs... qui passent leur temps assis dans une chaise bien au chaud dans leur bureau...et qui ne voient les agriculteurs que comme des manants...En clair: des Énarques...) : 30 personnes environ...pas plus. Et à partir de là, ces députés font leur petite soupe....sans même aller voir d’eux mêmes la réalité sur le terrain...Et ça se dit proche de la France d’en bas, proche du monde rural .....surtout quand on voit les chiffres de surcoût à l’hectare entre désherbage chimique et mécanique: le temps de travail est gratuit?... C’est vrai...j’oubliais...le viticulteur vit d’air pur et d’eau fraîche...au milieu des petits oiseaux qui chantent... Bref...il serait peut être temps qu’ils descendent de leur piédestal et viennent discuter avec les gens du cru...mais ça, c’est pas pour demain. Comme le disait Delpech: on dirait que ça les gêne de marcher dans la boue....
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