’organisme professionnel Australian Grape & Wine (AGW) se dit « profondément déçu » par cette nouvelle décision du MOFCOM, le ministère chinois du commerce. Son directeur, Tony Battaglene, exprime par ailleurs son incompréhension : « L’OCDE classe l’Australie en deuxième position des secteurs agricoles les moins subventionnés au monde ». Seule la Nouvelle-Zélande subventionnerait moins ses agriculteurs. En 2020, l’OCDE estimait que 2% des recettes des agriculteurs australiens provenaient de mesures d’Etat, contre 13,3% en Chine et environ 19% en moyenne dans l’UE, affirme l’AGW. Face à ces mesures punitives, un groupe représentant plus de 200 parlementaires internationaux de tous bords politiques, l’Alliance interparlementaire sur la Chine (IPAC), a posté une vidéo sur les réseaux sociaux où il dénonce « l’intimidation chinoise ». « La Chine a annulé toute une série d’importations australiennes pour tenter de nous intimider pour que nous abandonnions nos valeurs », s’insurge la sénatrice australienne Kimberley Kitching. « Il ne s’agit pas simplement d’une attaque visant l’Australie, mais d’une atteinte aux pays libres dans le monde entier ». Pour sa part, l’eurodéputée Miriam Lexmann a ajouté : « En ce mois de décembre, nous vous demandons à tous de vous joindre à nous pour vous opposer aux intimidations autoritaires de Xi Jinping en buvant une ou deux bouteilles de vin australien ». Le groupe propose même une liste de points de vente pour se procurer les vins.
Même avant cette nouvelle mesure punitive, l’AGW affirmait que le marché chinois était devenu non viable pour les exportateurs australiens. Néanmoins, l’organisme s’est insurgé contre des appels au boycott de caves appartenant à des intérêts chinois en Australie. En effet, une campagne sur les réseaux sociaux incite les consommateurs australiens à boycotter des vins proposés par 41 caves dont une partie ou la totalité des capitaux sont chinois. « Je suis scandalisé et déçu par cette campagne qui cible des entreprises appartenant à des Chinois », a déclaré Tony Battaglene. Et l’AGW de souligner que « le fait de boycotter des entreprises à cause de leurs investisseurs porte préjudice à l’économie australienne et notamment aux zones rurales et régionales en Australie ».