2019 s’est distinguée comme étant l'année la plus chaude jamais enregistrée en Australie. En effet, le mercure a dépassé 39 °C pendant 33 jours, à comparer à un total de 24 jours entre 1960 et 2018. Parmi les neuf années les plus chaudes, sept d’entre elles étaient comprises entre 2013 et 2019. Et d’après un rapport du CSIRO paru vendredi, les températures vont continuer à grimper et les épisodes de sécheresse et d’incendies se multiplier au cours de la décennie à venir. La gestion des ressources naturelles s’annonce donc encore plus cruciale, et une nouvelle initiative vise à encourager les producteurs de raisins et de vins à s’engager davantage dans le développement durable. Car, à l’heure actuelle, le programme national « Sustainable Winegrowing Australia » compte un millier d’adhérents seulement, dont environ la moitié sont certifiés, et concerne quelque 20% de la production nationale pour 25% de la superficie du vignoble. Cela, sachant qu’il existe en 2020, 2 361 caves, 6 251 viticulteurs et 146,244 ha de vignes en Australie et que la certification fait le distinguo entre la structure de vinification et le vignoble. C’est dire s’il fallait trouver une incitation à ce que les professionnels australiens s’inscrivent dans une démarche de développement durable. Partant du principe que faire c’est bien, mais le faire savoir c’est mieux, les trois principaux organismes professionnels viennent de lancer un nouveau label qui pourra être apposé sur les bouteilles et les supports de communication.
« Ce label de confiance propose aux producteurs une façon tangible de démontrer leur engagement en matière de développement durable sur le marché mondial du vin », a confirmé le ministre de l’Agriculture, David Littleproud. « J’encourage l’ensemble des viticulteurs et producteurs australiens à adhérer et à soutenir Sustainable Winegrowing Australia ». Pour le directeur de Wine Australia, Andreas Clark, « il est important que nous défendions notre blason en matière de développement durable sur le plan international ». Le programme s’inspire des recommandations des Nations Unies et a considérablement évolué ces dernières années, son intitulé ayant changé trois fois. Facultatif, il impose un audit tous les trois ans aux structures visant la certification et leur permet de suivre leur avancement sur la durée grâce à la collecte d’informations sur une dizaine de critères, dont l’utilisation de l’eau, de l’électricité et des énergies renouvelables, la biodiversité et la gestion des déchets mais aussi l’impact de l’activité sur la qualité de l’air et les communautés locales. Son intérêt réside dans le partenariat entre les trois principaux organismes professionnels que sont l’AWRI, chargé de sa mise en œuvre, Australian Grape & Wine et Wine Australia. Cette collaboration doit permettre d’intégrer le message du développement durable dans la stratégie globale de promotion et de communication en faveur des vins australiens, sachant que le développement durable se considère de plus en plus comme un besoin minimum et non pas comme un argument de vente en tant que tel. Ainsi, l’objectif est de faire adhérer la quasi-totalité de la filière au programme, et d’émuler l’effet de halo créé par l’image environnementale associée aux vins néo-zélandais.