out est à refaire. Après cinq ans de progression continue, les exportations de plants de vigne français ont chuté de 27 % en valeur entre août 2019 et septembre 2020. « Nous frôlions avec les 20 millions d’euros et nous sommes brutalement retombés à 13 millions d’euros, notre niveau de 2013 » annonce Miguel Mercier, responsable de la commission export de la Fédération Française de la Pépinière Viticole (FFPV).
A l’export, les pépiniéristes français réalisent les deux-tiers de leurs ventes au sein de l’Union Européenne. « La logistique a parfois été compliquée compte tenu du contexte mais l’Espagne et le Portugal ont maintenu leurs importations. La Belgique aussi. En revanche, nous avons moins vendu en Italie, notre premier marché, à 3,7 millions d’euros » détaille Miguel Mercier. Le Royaume-Uni est également en recul. Les pépiniéristes y ont vendu pour 1 millions d’euros de plants.
Les exportations vers les pays tiers baissent de 11 % en volume et 19 % en valeur par rapport à l’année précédente.


Les résultats restent corrects au Mexique (2 millions de plants) et au Maroc (1 million), mais ils reculent sur les marchés que les pépiniéristes avaient le plus récemment décrochés. C’est le cas de l’Argentine, et surtout de la Russie. « Les Russes ne suivent pas le protocole international pour réaliser les diagnostics sanitaires. Nous avons décidé d’y ralentir nos exportations pour ne pas nous retrouver avec des problèmes de fausses analyses qui viendraient ternir notre image, alors que c’est justement l’aspect sanitaire qui fait le renom de nos plants » explique le responsable de la commission export.
La guerre au Haut-Karabagh pénalise aussi le commerce. « Nous avons moins vendu en Arménie et en Azerbaïdjan. Et le conflit commence à faire tâche d’huile en Ukraine ou en Turquie » indique-t-il.
Les ventes de boutures sont aussi en baisse à l’export. Elles sont passées de 5,6 millions d’euros en 2019 à 4,3 millions cette année. Les perspectives ne sont pas meilleures pour 2021. « Beaucoup d’entreprises sont en train de suspendre leurs investissements. Nous allons prendre de plein fouet la crise économique liée au coronavirus » anticipe-t-il.


Miguel Mercier espère que les pépiniéristes auront la possibilité de se déplacer à l’étranger pour repartir à la conquête de leurs clients étrangers. Il compte aussi sur les cépages résistants pour trouver de nouveaux débouchés. Quoiqu’il arrive dans les prochains mois, il ne veut pas paniquer.
« Les ventes à l’export sont toujours les premières à chuter en cas de crise. Généralement, elles repartent à la hausse dès que la situation s’améliore. » Miguel Mercier rappelle enfin que l’export ne représente que 5 % des volumes écoulés par la filière.
L’évolution du contexte sanitaire fait peur aux pépiniéristes, qui emploient souvent une cinquantaine de saisonniers durant l’hiver. « D’abord, parce qu’il va falloir faire appliquer les gestes barrières, explique Pierre-Denis Tourette, secrétaire général de la FFPV, mais surtout parce que nous craignions que les employés étrangers ne puissent pas venir travailler. Chez nous, ils représentent 95% de la main d’œuvre saisonnière. Nous aurons de gros soucis pour livrer les plants au printemps 2021 si les frontières se referment. » Ce 28 octobre, le chef de l'Etat a annoncé que les frontières intérieures à l'espace européen resteraient ouvertes.