Mayday Mayday. Notre profession est en danger grave et imminent ». David Amblevert, le président de la Fédération Française de la Pépinière Viticole (FFPV) donne de suite le ton lors de l'assemblée générale en visioconférence du 21 octobre. L’objet de cette alerte : la transposition en droit français de la directive européenne 2016/2031 relative à la santé des végétaux et de son règlement d’application 2019/2072 (cliquer ici pour en savoir plus).
« L’autorité compétente FranceAgrimer oblige les pépiniéristes à devenir OPA (Opérateurs Professionnels Autorisés) en occultant les difficultés liées au contexte sanitaire » a-t-il poursuivi. Et ce à partir du 14 décembre 2020. « Le court délai ne nous effraie pas. Mais les choses doivent être claires » a-t-il martelé. En prenant le statut d’OPA, les pépiniéristes auront des responsabilités plus importantes et devront assurer eux-mêmes les contrôles sanitaires et de pureté variétale dans les vignes mères et dans les pépinières.
Mais aujourd’hui ils n’en connaissent pas encore le cadre. Et ils craignent un alourdissement du dispositif existant qui conduirait à une baisse de leur compétitivité et à des distorsions de concurrence avec les autres pays européens. « La seule certitude que l’on ait est que l’on ne pourra pas éditer nous même les PPE (Passeports Phytosanitaires Européens) ». En outre, les discussions sur le nouvel arrêté flavescence dorée qui introduit la prospection de l’environnement des pépinières et des vignes mères dans un certain rayon sont toujours en cours (la Direction Générale de l'Alimentation a proposé 50 mètres, mais pour les pépiniéristes ce rayon est inacceptable). David Amblevert a donc appelé ses confrères à ne pas signer le formulaire d’engagement OPA que FranceAgrimer leur demande de renvoyer avant le 31 octobre 2020.
« Refuser le cadre réglementaire n’est pas une option. (…) Nous ne posons pas de conditions pour délivrer le Statut d’OPA. Nous considérons que les actions menées depuis plusieurs années sont assez sérieuses pour obtenir le statut d’OPA sans contrôle préalable. Pour 2021, nous invitons les opérateurs que vous êtes à réfléchir aux modalités de surveillance » a rétorqué Christine Avelin la directrice de FranceAgrimer. Aux pépiniéristes de voir s’ils assureront eux-mêmes les contrôles ou feront appel à un prestataire a précisé Christine Avelin. A suivre.