Après 2030
Un consensus européen se dessine pour la prolongation des autorisations de plantation

Le conseil des ministres se positionne en faveur du maintien après 2030 de l’outil de régulation de la production viticole. Le parlement européen doit suivre, en attendant de convaincre la Commission.
« A l'issue de deux jours de négociations » du conseil européen des ministres de l'Agriculture ces 19 et 20 octobre, Julien Denormandie, le ministre de l’Agriculture français, se félicite dans un communiqué « d'avoir obtenu du Conseil la prolongation du dispositif des autorisations de plantation viticoles jusqu'en 2040, pour donner une visibilité aux opérateurs économiques de la filière ». S’inscrivant dans le cadre des négociations communautaires de la prochaine Politique Agricole Commune (la PAC pour 2023-2027), cette avancée répond aux demandes répétées de la filière européenne des vins et aux engagements du gouvernement français (par son précédent ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume).
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Déjà votée en 2019 par la commission agriculture du Parlement Européen, la prolongation après 2030 des autorisations de plantation figure dans le rapport actuellement soumis au vote de la nouvelle assemblée européenne (avec une proposition de date butoir plus éloignée : 2050). Les discussions se poursuivront ensuite à Bruxelles au sein du trilogue européen, réunissant le parlement, le conseil et la commission.
Dans un communiqué, la Confédération Nationale des vins AOC estime que « la prolongation du dispositif en vigueur depuis 2016 au-delà de 2030 semble bien engagée et c’est une victoire des représentants des syndicats de défense des AOC qui depuis plus de dix ans maintenant en font leur priorité dans les discussions européennes ». Soulignant l'implication du ministre de l'Agriculture et de son cabinet, Eric Tesson, le directeur de la CNAOC, ne cache pas son soulagement : « c'est effort politique remarquable de la France d'avoir mis la priorité sur le sujet des autorisations de plantation. L'effort et la mobilisation ont payé, c'est d'une grande importance pour l'ensemble des vignobles. »
En attendant l’ouverture des négociations sur la PAC par le trilogue, « la Commission doit comprendre le sens de l’histoire et aller vers une régulation économique qui permet aux producteurs de vivre de leur travail et de rémunérer leurs efforts pour une production plus verte » précise Bernard Farges, le président de la CNAOC.