a coopérative alsacienne Wolfberger (365 viticulteurs, 1300 hectares de vignes) s’engage dans la viticulture de demain. Déjà certifiée Agriconfiance et HVE 3, la coopérative veut aller encore plus loin dans le respect de l’environnement. « La protection de l’environnement est vraiment au cœur de la demande des consommateurs. Le bio est de plus en plus plébiscité. Wolfberger soutient et accompagne les producteurs bio. Aujourd’hui 53 ha sont certifiés bio Et les surfaces devraient augmenter d’environ 40 % d’ici 2021-2022. Le bio est une démarche vertueuse, un laboratoire de la viticulture de demain. Mais le bio montre des limites techniques, financières voire même dans certains cas écologiques. Nous sommes en quête de solutions innovantes pour associer les méthodes bio et conventionnelles », a expliqué Jérôme Keller, le directeur technique et maître de chai de la coopérative, le 24 septembre, lors d’un webinar.
Pour ça, Wolfberger travaille sur la réduction des doses de produits phytosanitaires. Elle mène aussi depuis 2019 un essai de biocontrôle avec le produit Blason, un antimildiou et un antioïdium à base de Cos-Oga et en parallèle un essai avec des produits naturels peu préoccupants (PNPP) comme la tisane d’osier et la décoction de prêle. Dans un objectif de 0 phyto, elle teste également deux cépages résistants aux maladies : Floreal et Voltis qu’elle a implanté cette année sur 55 ares. Elle travaille aussi sur la fertilisation durable et la vie des sols en prônant par exemple la mise en place de couverts végétaux. Autre axe de travail : la biodiversité avec la mise en place d’un conservatoire ampélographique. Pour cela la coopérative a prospecté plus de 135 parcelles et retenu plus de 700 souches dont l’ensemble des cépages alsaciens mais aussi des variétés anciennes comme l’Elbling ou le Knipperlé. Cette collection permettra d’adapter les futures plantations. La coopérative soutient également les plantations de haies et d’arbres isolés réalisées par ses adhérents.
Pour finir la coopérative s’attaque à l’adaptation du vignoble au changement climatique et réfléchit à la redistribution des cépages et au changement des porte-greffes. Elle s’implique aussi dans la lutte contre les maladies du bois en formant les adhérents à la taille Poussard qui respecte davantage les flux de sève. Jérôme Keller résume ainsi la philosophie de la cave aujourd’hui : « Essayer, Etudier, Innover, Former, Digitaliser ».