Contradiction du confinement
Il y a tout de même une certaine contradiction entre ce que disent les chiffres des ventes de vin tranquille et le message porté par la société au cours du confinement. Rappelons-nous l’envie d’authenticité, de consommation locale, de l’appel pour des produits artisanaux, élaborés loin de tous process industriels… La société réclamait presque un changement de paradigme de mode de consommation, une tendance pas vraiment nouvelle mais qui s’est imposée de manière criante alors que chacun était cloîtré à domicile. Il semble que cette incantation tenait plus de l’utopie monastique dans laquelle l’interdiction d’interaction sociale a plongé chacun, plutôt que de l’ascèse pécuniaire. Force est de constater que les consmmateurs n'ont pas joint le geste à la parole. Les ventes d’IGP, de Bag-in-Box ressortent grandes gagnantes de la période. Des vins dont on ne doute pas de la qualité mais qui s’inscrivent bien davantage dans un process industriel, de logique de grande consommation. On peut bien sûr arguer que l’accès aux vins artisanaux était rendu plus difficile, quand bien même nombre de cavistes sont restés ouverts. On peut aussi avancer que l’insécurité économique a poussé à regarder à deux fois les prix des flacons. Mais, alors que l’on croyait que le consomm’acteur était plus que jamais motivé à réfléchir ses actes d’achat, que les citadins rendaient les clés de leurs appartements pour s’installer au milieu des champs, les AOC étaient les premières victimes du confinement. Depuis des années les IGP s’interrogent sur la nécessité de communiquer ce qu’elles sont, le confinement nous éclaire sur un fait. La territorialité des IGP est suffisamment forte pour s’affirmer comme une indication refuge, aux accents campagnards authentiques et familiers. Ce que ne réussissent pas les AOC régionales…