n croisant une multitude de souches de mildiou, l’INRAE, le CNRS et l'Université Paris Saclay ont réussi à identifier le groupe de gènes impliqués dans la reproduction sexuée du pathogène. Un vrai exploit, puisque « ces gènes étaient encore inconnus dans la classe des oomycètes, dont fait partie le mildiou », indique le communiqué de l’INRAE.
Concrètement, les partenaires ont repéré les gènes responsables du « type sexuel » chez le mildiou. « C’est un système d'auto-incompatibilité qui favorise la fécondation de deux individus » expliquent-ils. « En vue d’une reproduction, deux individus de type sexuel émettent des signaux hormonaux pour se signaler leur présence et se rapprocher. Mais leurs gamètes ne peuvent fusionner et donner un œuf que s’ils sont de types sexuels opposés. »
Grâce à ces travaux, les chercheurs savent désormais que le locus du type sexuel du mildiou de la vigne comprend 40 gènes, dont l'un pourrait jouer le rôle de récepteur hormonal. Ils ont aussi découvert une asymétrie d’hétérozygotie, « phénomène similaire au système XY des mammifères, mais très différent de ce qui était jusqu’alors connu chez les plantes, les algues et les champignons. » Leurs travaux ont été publiés dans la revue Current Biology.
Les scientifiques entendent désormais trouver le moyen de perturber la reproduction sexuée du mildiou, de sorte à diminuer l’intensité des épidémies. « Une idée serait de saturer le milieu avec les hormones spécifiques de la reconnaissance des types sexuels » dévoilent-ils.