in avril, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), ainsi qu'un consortium scientifique constitué de sept laboratoires coordonnés par l’Institut Pasteur de Lille, avaient été retenus par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) pour réétudier le potentiel caractère cancérogène du glyphosate, en vue de sa réévaluation par l’Union Européenne fin 2022.
Ce 23 juillet, l’Anses a annoncé le retrait du consortium de sept laboratoires. L'agence ne financera que l’étude proposée par le CIRC, avec des résultats attendus pour le second semestre 2021.
L'histoire a démarré le 16 juin, quand le journal Le Monde a publié un article intitulé « Glyphosate : la déontologie de l’Anses mise en cause », dans lequel il relayait les propos de « lanceurs d’alerte » anonymes et une question au gouvernement de la députée Delphine Batho, dénonçant tous deux un conflit d’intérêt, « les modalités techniques de l’appel d’offres ayant été déterminées par un panel d’experts dont le patron, Fabrice Nesslany, de l’Institut Pasteur de Lille, a finalement remporté l’appel d’offres. »
Dans son communiqué, l’Anses indique que « les questions soulevées risquant de créer un climat de suspicion sur le résultat des études […], la coordination du consortium lauréat (l’Institut Pasteur, NDLR), suivie par plusieurs laboratoires impliqués, a fait part du retrait de sa participation. » Elle se défend en rappelant que « si la présence des mêmes scientifiques à plusieurs étapes du processus a pu interroger, l’absence de conflit d’intérêt du coordonnateur du consortium, et de tous les responsables des laboratoires impliqués, vis-à-vis de l’industrie phytosanitaire avait été vérifiée. »
L’Anses précise également que, bien que scientifiquement pertinent, elle avait fait son choix par défaut, son appel à candidatures n’ayant reçu que quatre réponses.